Disparition de l’artiste franco-israélien Ra’anan Levy

©Galerie Dina Vierny

Né en Israël en 1954, Ra’anan Levy s’est éteint le 1er juin 2022 à Paris où il vivait depuis 1987. Découvert par le public français lors de sa première rétrospective au Musée Maillol à la fin de l’année 2006, son œuvre rencontre un véritable enthousiasme. Très tôt, l’artiste affiche l’obsession de capter les traces laissées par l’homme sur les objets du quotidien, nus, autoportraits, mains, paysages, natures mortes, lavabos, espaces vides, bouches d’égout, miroirs, ne servant de prétexte qu’à s’interroger sur la fugacité du temps ou l’empreinte de l’humain. Ces thèmes, qu’il traitait aussi bien aux pastel, crayon, peinture qu’en gravure, fonctionnent comme des vases communicants et des cercles concentriques, grâce auxquels augmente le degré de possession symbolique d’une réalité qui s’avère souvent fuyante. Avec sa peinture aux couleurs pures et aux pigments vifs, quelque part entre Balthus, Hammershøi, Freud et Hopper, Ra’anan Levy présente une certaine continuité avec la grande tradition des peintres figuratifs, loin des débats formalistes et conceptuels du modernisme. « Ses intérieurs déserts révèlent sa solitude et son regard sur le monde qui l’entoure. Seul avec lui-même, il tente de faire de chacun de ses tableaux un espace habitable. Chaque gravure, chaque papier, chaque toile est le résultat d’une aventure obsessionnelle marquée par un tel degré d’engagement et de passion que Ra’anan Levy finit par s’incarner lui-même dans sa peinture », explique notamment la Galerie Dina Vierny, qui le représentait à Paris et déplore une « perte immense et douloureuse pour le monde de l’art ».

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