Dak’Art se décline en rouge

Dak’Art, la Biennale de l’art africain contemporain, bat actuellement son plein dans la capitale sénégalaise. Intitulée « L’heure rouge », d’après la pièce d’Aimé Césaire Et les chiens se taisaient, et adressant notamment les thèmes de l’émancipation, de la liberté et de la responsabilité, cette treizième édition met plus particulièrement à l’honneur les scènes de l’art contemporain tunisienne et rwandaise. « J’ai choisi la couleur rouge pour bien des raisons dont je ne retiendrai, pour les besoins de cet exercice, que deux : celle qui renvoie au texte d’Aimé Césaire, dans lequel le rouge apparaît sous plusieurs reflets, et celle qui, en alchimie, représente le grand œuvre, explique Simon Njami, directeur artistique de la biennale. L’une et l’autre des interprétations de cette couleur magique me paraissent venir à point nommé pour dire les défis que notre monde contemporain dans son ensemble, et les pays non européens dans leurs particularités doivent relever. Attendre à la perfection du grand œuvre est une forme d’utopie, un rêve utile sans lequel il est impossible d’avancer. Quant aux sceptiques et aux cyniques, cette mise en œuvre d’une nouvelle énergie ne pourra, comme les “chiens” de Césaire, que les faire taire. » A découvrir jusqu’au 2 juin, la programmation de Dak’Art 2018 se compose d’une exposition internationale, Une Nouvelle Humanité, qui réunit les œuvres de 75 artistes originaires d’une trentaine de pays, pour la très grande majorité situés sur le continent africain, ainsi que de nombreux événements parallèles, conférences et autres temps de rencontres. Des centaines d’artistes sont également présentés dans le cadre du Off de la biennale.

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