Le Musée de l’Ermitage accueille, jusqu’au 30 avril à Saint-Pétersbourg, une vaste rétrospective du travail du plasticien belge Jan Fabre. Un événement préparé depuis près de dix ans qui voit quelque 230 œuvres entrer en dialogue avec les collections antique, classique et moderne de la prestigieuse institution russe.
En 2008, il avait été le premier artiste contemporain invité à exposer au cœur des collections du Louvre. Dix ans plus tard, il renouvelle l’exercice à l’invitation inédite de l’Ermitage, l’un des trois plus grands musées du monde avec l’institution parisienne et le Metropolitan Museum de New York. « Nous avons décidé de convier Jan Fabre juste après son exposition au Louvre, expliquait Dimitri Ozerkov, commissaire de l’exposition et directeur du département Art contemporain du musée, lors du vernissage en octobre dernier. Nous avons commencé à chercher des points de jonction. Il nous a fallu dix ans pour le faire, mais une bonne exposition est toujours longue à préparer. L’artiste se présente ici comme un chevalier de la culture qui vient au musée comme il marcherait à l’autel pour mettre un genou à terre devant l’art. »
Marqué par les recherches scientifiques de Jean-Henri Fabre (1823-1915) – l’artiste aime à laisser entendre que cet éminent entomologiste français est son arrière grand-père –, comme par la richesse de l’histoire de la peinture flamande, héritage de sa terre natale – l’artiste est né à Anvers en 1958 –, Jan Fabre est passé maître dans l’art d’entremêler ces influences hétéroclites à sa propre réflexion sur la condition humaine. « A la fois plasticien, performeur, dramaturge et écrivain, Jan Fabre a façonné depuis 35 ans un univers unique, régi par des lois et règles intrinsèques, peuplé de personnages et habité de symboles et de motifs récurrents qui lui sont propres, peut-on lire sur le site de l’artiste. Ses modes d’expression empruntent aux matériaux les plus divers qui donnent corps à des œuvres dans lesquelles s’équilibrent les forces opposées qui caractérisent l’existence et qui témoignent des interactions constantes entre le monde animal et le genre humain. »
A Saint-Pétersbourg, quelque 230 sculptures, installations et dessins, dont beaucoup ont été conçus spécifiquement pour l’événement, sont réunis en un corpus qui noue un dialogue singulier avec les toiles des maîtres anciens. Un programme de conférences et de tables rondes accompagne l’exposition, dans le cadre de laquelle sont également projetés huit films réalisés par l’artiste. L’un d’eux documente une performance interprétée par Jan Fabre en juin dernier dans la palais d’Hiver – bâtiment central de l’Ermitage –, une œuvre vouée à entrer dans les collections du musée.
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