La marche est une expérience artistique et un processus créatif. Hamish Fulton ne modifie pas le paysage, il laisse sa perception être modifiée. Ce qui est modelé, ici, n’est pas la nature, mais la perception du marcheur. Ce sujet passionnant a été publié par TK-21 et nous vous proposons de le découvrir dans le cadre d’un partenariat qu’ArstHebdoMédias entretient désormais avec la revue.
Depuis le début des années 1970, Hamish Fulton parcourt de nombreux pays à pied. Il a réalisé plusieurs centaines de marches sur des milliers de kilomètres, qui constituent à elles seules l’ensemble de son œuvre. Ces expériences artistiques solitaires intègrent une diversité de pratiques qui traduisent et transmettent l’expérience de ces marches : peintures murales, photos-textes, dessins, livres d’artiste, lectures publiques…
Hamish Fulton ne cherche pas à transformer la nature mais à montrer que c’est la nature qui vous transforme. Marcher est pour lui un acte militant, politique. Dans une démarche humaniste, sa pratique engagée qui s’est élargie à des pratiques de marches collectives, nous interpelle sur nos liens d’interdépendance avec la nature et sur notre modèle de société productiviste.
Il ne se revendique ni comme artiste du Land Art, ni comme performer ou poète : « Souvent, on me considère comme un sculpteur ou comme un artiste du Land Art. Cette méprise est le fait des historiens de l’art et critiques. Ma philosophie et ma pratique occupent une position totalement opposée à toute forme de land art ou de sculpture en extérieur. Je suis un artiste qui a fait de la marche sa spécialité. Le land art contredit l’art de la marche. »
« Ne prendre que des photos, ne laisser que des empreintes. »
Fulton, comme les artistes conceptuels et les land artists, découvre la photo dans les années 1970. Il commence lors d’une marche avec Richard Long dans les Rocheuses. Les photographies qui en découlent n’ont pas vocation à représenter un paysage mais plutôt à témoigner d’un processus de parcours non seulement géographique et temporel, mais aussi mental. Les photographies «documentaires» en noir et blanc des débuts sont aujourd’hui devenues des objets graphiques en couleurs, des photos-textes, en accord avec les phrases-slogans et graphiques peints directement sur les murs et les installations, panneaux, agencements d’éléments simples (bois, papier, clous, règles graduées)… Suite de l’article sur le site de TK-21.
Image d’ouverture> Hamish Fulton, One StoneThrown Into a Pond, Mercantour, 2022.