Une oie piaffe devant une porte de bois, le roi doit lui accorder audience. Au-delà, l’imagination prend le relais. L’esprit vagabonde et dessine un lion majestueux couronné, portant sceptre et habit raffiné. Entre Alice au pays des merveilles et Le Monde de Narnia, Karen Knorr fait naître une poésie décalée dans de hauts lieux de l’histoire de France. Ses photomontages montrent des animaux naturalisés confortablement installés dans des décors de château ou d’hôtels particuliers. Chantilly, Chambord, Carnavalet se prêtent au jeu et échangent pour un temps crinolines et perruques poudrées au profit des renards, pigeons, écureuils et autres cigognes ou lièvres. La photographe américano-britannique de renommée internationale présente au fil des salles une quinzaine d’images dont certaines dans leur environnement d’origine. Ainsi, il est possible d’admirer les meubles d’époque en même temps que les clichés et de chercher l’animal top modèle qui s’y est faufilé. L’artiste joue du contraste entre ses pièces à l’agencement sophistiqué et précieux et le caractère « sauvage » des différentes bêtes à poil et à plumes. L’effet est amusant. Sur le mur d’en face, les toiles de peintres des siècles passés se jouent de cette incursion moderne. L’abbé Mugnier, que l’on appelait en son temps le « confesseur des duchesses », en a la mèche rebelle et quelques cheveux blancs s’en mêlent, tout hérissés sur le crâne !
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