Lorsqu’il découvre la ville pour la première fois en 2005, Michael Wolf est d’emblée frappé par la très grande diversité architecturale qu’offre Chicago, dont les gratte-ciel furent parmi les premiers à s’élever dans le paysage américain. Deux ans plus tard, le photographe d’origine allemande y est invité en résidence. Passionné par l’environnement urbain, il choisit de concentrer son travail sur les édifices du centre-ville. Fasciné par un certain voyeurisme, avec lequel il flirte, il est aussi subjugué par l’état de gestation permanente, caractéristique des mégalopoles contemporaines.
Chicago, à l’instar de beaucoup d’autres grandes villes, a vu s’accélérer, ces dernières années, le nombre de constructions neuves – bureaux ou habitations –, venues se greffer sur l’ensemble urbain. Tout en mettant l’accent sur la multiplicité des styles et les contradictions qui en résultent, l’artiste révèle, au fil de ses images, les modes de vie et de travail, traquant à travers son viseur les traces laissées par l’homme au cœur de ce quadrillage bétonné. Il dévoile ainsi des fragments de vie privée, furtivement saisis au téléobjectif. La photo est travaillée sur ordinateur avant d’être considérablement agrandie. C’est la première fois que Michael Wolf porte son regard sur une ville américaine. Ces dernières années, c’est en Asie, et notamment à Hong-Kong, fascinante par son incroyable densité de population, qu’il était allé chercher son inspiration et assouvir sa passion pour la ville.