Les Transphotographiques – A l’orée des frontières

Initié il y a 8 ans par Olivier Spillebout, le dynamique et passionné directeur de l’actuelle Maison de la photographie de Lille, le festival des Transphotographiques est chaque année synonyme d’échanges renouvelés et de rencontres insolites. Vingt-six expositions au total rythment cette édition 2009, placée sous le signe d’une réflexion européenne sur le thème des frontières, qu’elles dessinent un pays, encadrent un phénomène sociétal ou révèlent la singularité d’une culture. Du débat engagé émergent tout naturellement les questions identitaire et communautaire, particulièrement prisées des artistes d’Europe de l’Est. Ainsi, la tchèque Dita Pepe met-elle par exemple en scène ses interrogations, avec autant d’humour que d’ironie, dans une série d’autoportraits où elle se déguise et prend la pose aux côtés de personnages, et dans des contextes, pour le moins variés. Oiko Petersen a de son côté mené un travail sur l’homme tel qu’il est perçu et se perçoit lui-même en Pologne, laissant à ses modèles la liberté de jouer avec les stéréotypes et de les adapter à leur personnalité. Fascinée par « l’influence des chimères et des craintes imaginaires de l’enfance sur la vie adulte et la création », une autre Tchèque, Bara Prasilova, crée pour sa part un univers féerique et fantastique dans lequel chacun peut puiser une bribe de souvenir d’enfance. Fermement ancrée dans le réel, l’œuvre de l’Américain Stanley Greene nous transporte quant à elle dans le Haut-Karabakh, cette région caucasienne que se disputent Arméniens et Azerbaïdjanais, racontant sans détour une banale et cruelle histoire, au scénario bien huilé, de pétrole, de guerre et de réfugiés. C’est l’un des temps forts d’une programmation originale, assortie notamment de soirées de projections, de conférences et de lectures de portfolio.

GALERIE

Série Never Happened

Série Guys from Poland@with love