Alain Aubry à l’affût de l’esprit basque

Montrer, éditer, publier, diffuser est le credo de Corridor Eléphant qui, chaque année, sort une douzaine d’ouvrages et met en ligne plus de cent cinquante expositions. Tout au long de l’année, ArtsHebdoMédias vous invite à entrer dans un univers auquel notre partenaire a consacré un livre. En juillet, nous vous proposons de tourner les pages de Bayonne, entre Nive et Adour d’Alain Aubry. Interview.

Corridor Elephant. – Comment êtes-vous venu à la photographie ?

Alain Aubry. – Je suis un photographe autodidacte. Je me suis intéressé à la photographie très jeune pour garder la mémoire de ce que je voyais. Cela a été les vacances, les paysages et les endroits où nous allions. Je me suis acheté mon premier réflex pour photographier ma fille qui venait de naître. Je suis passé ensuite au numérique, pas tout de suite, mais quand j’ai senti que cela m’apportait quelque chose. J’ai beaucoup lu, des livres techniques, mais surtout des livres de photographes. J’aime les livres de photographes. Ils m’ont permis de former mon œil. Ils m’inspirent.

Bayonne entre Nive et Adour, Alain Aubry, Corridor Éléphant éditions, 38 euros.

Pourquoi avoir choisi le noir et blanc ?

Beaucoup de photos montrent le Pays basque, ses maisons, ses paysages, les rues de ses villes, les fêtes sous le soleil avec des couleurs très saturées, des rouges, des verts, des blancs. Je voulais montrer Bayonne à toutes les saisons, à toutes les heures du jour et la nuit, sous le soleil, sous la pluie. Le noir et blanc permet de rendre les atmosphères que je voulais capter, de faire ressortir les ambiances. Et puis je trouve que le noir et blanc convient à Bayonne, une ville qui ne se laisse pas facilement découvrir tout en étant accueillante, qui a une âme.

Votre travail nous invite à une déambulation dans la ville de Bayonne, quel était votre postulat de départ ?

Je n’avais pas d’idée préconçue au départ. J’aime flâner dans Bayonne, dans ses ruelles, ses petites places cachées, ses boutiques, ses ateliers d’artistes et d’artisans. Il y a des bars, des peñas, des murs recouverts de street art. Il y a les bords de la Nive et de l’Adour. Il y a le Grand et le Petit Bayonne. Il y a le caractère basque présent. Il y a les fêtes. Il y a les gens à l’extérieur dans la rue et à l’intérieur dans leur environnement de travail. Une amie peintre m’a proposé d’exposer mes photos dans son atelier du Petit Bayonne. Les gens du quartier qui sont venus les ont aimées. C’est ainsi que l’envie du livre est née. Ce dernier est organisé de manière à ce que le Bayonnais y trouve ses repères, que le promeneur de passage y découvre la ville.

Bayonne, entre Nice et Adour, Alain Aubry. ©Editions Corridor Eléphant

Comment avez-vous travaillé cette série ?

Durant le premier confinement une envie m’a pris d’un appareil simple, avec un objectif de qualité. Du coup, dès que cela a été possible, j’ai acheté un Fuji X100V et j’ai commencé à photographier ce que j’avais sous les yeux pour apprendre à m’en servir. Cet appareil, avec son objectif fixe 23mm, léger, silencieux, a complétement modifié ma pratique. Il permet d’être proche des gens que je photographie sur le vif, en lumière naturelle, y compris en intérieur et de nuit, avec des cadrages frontaux qui donnent de la cohérence. Il s’est révélé l’appareil idéal pour les photos que j’avais envie de faire.

Que vous apporte l’acte de photographier ?

La photographie permet de mémoriser ce qu’on aime, ses « coups de cœur ». Elle permet ensuite de les partager avec sa famille, ses amis ou des inconnus. Elle permet d’échanger.

Bayonne, entre Nice et Adour, Alain Aubry. ©Editions Corridor Eléphant

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Image d’ouverture> Bayonne, entre Nice et Adour, Alain Aubry. ©Editions Corridor Eléphant

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