Mon Nord est Ton Sud | Exposition collective

« L’exposition Mon Nord est Ton Sud fait écho à Your North is My South, présentée au Museum für Neue Kunst de Freiburg im Breisgau. Situées de part et d’autre du Rhin sur le 47e parallèle Nord, éloignées d’une cinquantaine de kilomètres à peine, réunies par une histoire rhénane commune, Mulhouse et Freiburg im Breisgau sont à la fois proches et lointaines. Elles se côtoient mais ne se ressemblent pas. Elles affichent une multitude de différences dont l’une presque anecdotique : la position géographique dans leurs pays respectifs. Si Mulhouse est au Nord de la France, Freiburg im Breisgau est au Sud de l’Allemagne. Est-ce un détail ? Une simple localisation nationale ? Peut-être pas. Peut-être qu’inconsciemment, se savoir au Sud d’un pays influence une mentalité, un style de vie et génère bien plus de conséquences qu’il n’y paraît. Dans nos esprits, la Dolce Vita n’est-elle pas un art de vie réservé aux habitants du Sud tandis que le repli et le coin du feu sont largement associés aux habitants du Nord ? Certes ce sont des poncifs, des idées reçues, mais il serait présomptueux de les écarter trop vite. Les clichés sont des indicateurs forts et à défaut d’être fiables, ils sont des repères communs influents, pouvant aller jusqu’à se mettre au travers d’une réalité. L’objet de l’exposition Mon Nord est Ton Sud, n’est pas de développer une analyse sur ce qui rapproche ou éloigne Mulhouse et Freiburg im Breisgau mais de prendre le prétexte de ces deux villes pour observer des réalités plurielles et développer une réflexion sur ce qui différencie deux sujets, deux situations a priori proches voire confondues. (…) Les espaces explorés par les artistes de l’exposition sont fictifs ou réels ; ils sont espace politique, social, économique, linguistique, celui du corps, de l’habitat. Quel que soit leur origine ou leur lieu de vie, ces artistes ont en commun d’avoir expérimenté les différences qu’ils relèvent. Ils se sont frottés aux désaccords ou aux dualités qui font leurs œuvres. Ce sont des artistes de projets, des artistes voyageurs. Ils ont vécu, ils sont allés voir... Ils rapportent des expériences intenses, émouvantes, parfois difficiles et les restituent avec leur langage de l’image ou de l’objet. » Sandrine Wymann, commissaire de l’exposition. Avec Bertille Bak (FR), Chto Delat (RS), Gil & Moti (NL), Jan Kopp (DE), Georgia Kotretsos (GR), Katrin Ströbel (DE), Youssef Tabti (FR), Clarissa Tossin (USA) et Marten Vanden Eynde (BE). Visuel : Usine à divertissement (triptyque vidéo), Bertille Bak, 2016.