Le MACS organise la première exposition monographique de Matt Mullican dans un musée en Belgique. Né en 1951 à Santa Monica, l’artiste américain qui vit et travaille aujourd’hui à New York et Berlin a suivi, au début des années 1970, l’enseignement marquant de John Baldessari au California Institute of the Arts. Depuis les années 1980, son œuvre est régulièrement présentée à travers le monde aussi bien lors de grandes manifestations collectives, comme la Documenta (1982,1992,1997) ou la Biennale de Venise (2013), qu’à l’occasion d’expositions personnelles comme sa gigantesque rétrospective au HangarBicocca à Milan (2018). Historiquement issue de la «Pictures Generation», l’œuvre obsessionnelle et encyclopédique de Matt Mullican est une réponse à l’art conceptuel par l’importance qu’elle accorde à l’image, à la sensation et à la subjectivité. Puisant autour de lui la matière première de sa création, l’artiste souligne : « Tout ce que je dois cataloguer se trouve en réalité là où je vis. Quand je dis “où je vis”, je parle autant du monde physique que du monde psychologique. » Par-delà ce dualisme du corps et de l’esprit, Matt Mullican élargit en réalité sa représentation de l’univers à cinq mondes et aux cinq couleurs qui les représentent : le vert qui symbolise la nature, le bleu qui représente la vie quotidienne, le jaune qui désigne l’art, le noir qui recouvre le langage et enfin le rouge qui évoque la subjectivité. Cette cosmologie qui trouve son premier élan dans son enfance, puis ses deux principaux développements artistiques en 1973 et 1983, constitue le véritable générateur d’une œuvre fondamentalement existentielle qui applique ses principes graphiques (charte de couleurs, pictogrammes, listes, etc.) à un large éventail de supports : livre, drapeau, poster, vitrail, pavillon architectural, tableau d’affichage, tapisserie, caisson lumineux, espace virtuel, etc. À cette diversité de médias s’ajoutent encore ses nombreuses « conférences » durant lesquelles il raconte l’histoire de son œuvre ainsi que ses « performances sous hypnose » durant lesquelles il se dédouble en celui – ou celle – qu’il nomme « That Person », un alter ego qui interprète sur scène de manière souvent caricaturale les différentes situations ainsi suggérées. Visuel de l'exposition : Photographe : Roberto Ruiz / Courtesy ProjecteSD
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