Loris Gréaud | Ladi Rogeurs

Loris Gréaud reconfigure ici de la galerie l’espace comme une esquisse, étape très importante dans l'élaboration d'un tableau, d'une sculpture ou d'un livre. Ample, vibrante, dissipée, l'esquisse, dans le projet de Loris Gréaud, a pour vocation d'arrêter en quelques gestes, de façon brute et décomplexée, la structure formelle et conceptuelle de l'œuvre : l'essentiel des intentions de travail y est donné. Elle est à ce titre, une mémoire à la fois schématique et transitoire. La notion de transition revêt d'ailleurs ici une dimension particulière. Ce passage infime, ou plutôt cet aller-retour permanent qui réside entre pensée et formalisation, entre le programme et sa trajectoire, est pour Loris Gréaud l'endroit véritable de l'œuvre. C'est à ce titre qu'il embrasse l'espace de la galerie Max Hetzler comme un paysage global, un incubateur au sein duquel de multiples propositions interagissent. Pensée comme un canevas, l'exposition laisse apercevoir le souffle pétrifié d'explosions, la lueur de paysages opioïdes, les stigmates de lieux irrésolus, l'agitation nerveuse d'une arborescence-machine dont le langage semble inaccessible ou encore la voix plurale d'un maître de Khöömei qui résonne en échos avec le chant d'étoiles mortes. Visuel : Ladi Rogeurs (détail), Loris Gréaud, 2018. Photo Gréaudstudio courtesy galerie Max Hetzler.