Leonor Antunes | Acrotonie

Acrotonie décrit la tendance commune à la plupart des arbres et plantes à alimenter prioritairement les branches situées à leurs sommets, près de leurs cimes, à nourrir leurs esprits en premier en quelque sorte. C’est aussi l’occasion pour Leonor Antunes d’introduire une réflexion sur la colonisation, celle des végétaux entre eux d’une part, mais aussi celle de la multitude de variétés transportée par l’homme. Les espèces choisies sont mises en dialogue avec de nouvelles sculptures. Composées alternativement de bois, cordage, métal (tubulaire), leurs contours sont prélevés sur des formes dites fonctionnelles. Architectures, mobiliers, emblématiques d’un mouvement moderne. De ce design hérité, nous ne reconnaîtrons qu’une évocation des lignes, concentrant ainsi davantage notre regard sur l’état même de sa fonction, à présent désincarnée. Est-ce vraiment possible de créer un nouvel objet, affranchi de tout contexte et de toute histoire généraliste de lui-même ? Voici une des questions inhérentes à la découverte de l’œuvre de Leonor Antunes dont une large partie s’appelle « discrepancies with ». A travers ce titre, l’artiste invite les acteurs du modernisme et nous rappelle notre lien avec des traditions et pratiques établies. De fait, les objets mais aussi les plantes composant et dominant notre environnement sont avant tout, porteurs d’une histoire, d’une culture ; celle d’un possible, voire d’une avant-garde. Visuel : Vue de l’exposition Acrotonie, Leonor Antunes.