Hélène Paris & Nelly Monnier | La Condition Géographique

Hélène Paris et Nelly Monnier se sont connues en 2015 sur les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, en été, Nelly propose à Hélène d’entamer une correspondance dessinée, par mail et par voie postale qu’elles intitulent «Correspondance immédiate ». S’engage alors, dans une pratique quotidienne, un échange de dessins où la proposition de l’une devient le début de la proposition de l’autre, dans une mise en œuvre d’une anadiplose dessinée. Les dessins à l’encre de chine d’Hélène Paris, débuts de narration qu’elle agence parfois jusqu’à l’absurde, contrastent avec les peintures à la gouache et à l’aérographe de Nelly Monnier. Cette confrontation va les conduire, malgré l’opposition de leur pratique, vers le « lieu» commun de leur langage graphique, « la condition géographique ». Les pleins, les vides, la couleur, les fragments de matière et d’éléments d’architecture assemblés, créent des jeux de perspectives et de profondeurs, entre le plan et le volume, la carte et le territoire, le décor de jeux vidéo ou de paysages incertains. Elles élaborent ainsi, avec des éléments graphiques et des symboles communs, une nouvelle grammaire du paysage, à la fois conçu comme un objet d’étude scientifique, observable, codifié et réifié, mais aussi comme une représentation des espaces suggérés, en devenir. Ces associations d’idées et de formes, dans un perpétuel va-et- vient entre le personnel et l’objectif, l’éphémère et l’habitable, le naturel et l’artificiel bâtissent un paysage dans lequel le désir de confort et de stabilité sont habités par une forme d’irréalité.