Haude Bernabé | #marenostrum

Haude Bernabe

« Mon propos n'est pas de raconter l'histoire des migrants ou d'écrire une thèse sur leur expérience. Je souhaite, au contraire, m'adresser aux regardeurs pour qu'ils ressentent par eux-mêmes, en déambulant au milieu des sculptures composant l'installation, ce que la migration veut dire avec pour conséquence l'exil et la confrontation à un monde étranger qui n'est pas prêt à les accueillir et en réalisant que nombre d’entre eux n’atteindront jamais les côtes européennes. Les sculptures sont mises en scène dans l’espace qu’elles occupent. L’exposition est constituée de deux groupes d’œuvres : le premier symbolisant “l’occident” et le second “les migrants”. (...) Les deux groupes d’une vingtaine de sculptures chacun, se font face dans la salle d’exposition au milieu des deux rangées de colonnes de la salle. Une sculpture composée d’un grand tronc en bois flotté portant des personnages en métal vient prendre la tête du groupe des “migrants”. Je travaille la sculpture depuis plus de 20 ans, mon travail a beaucoup tourné autour de l’intime, que ce soit à travers des thématiques comme la mélancolie ou l’identité. Mais les conditions politiques, humaines, écologiques auxquelles le monde fait face nous donnent à tous une responsabilité je crois. La mienne en tant qu’artiste était d’exprimer avec les moyens qui sont les miens ce que je ressens face à cette situation. (...) Après cette exposition en Italie, je souhaiterais que cette installation puisse être présentée en France. Et qu’à l’issue, les pièces puissent être dispersées dans une vente aux enchères dont une grande part des bénéfices irait à une association d’aide aux réfugiés. Que ce travail puisse ainsi avoir deux impacts, l’un formel et l’autre plus réel. » Haude Bernabé. Visuel : Migrants, Haude Bernabé, 2016. Photo Tristan Bernabé.