Émilie Parendeau n'envisage pas son travail artistique comme une suite de productions d'objets. Au contraire, et même si le processus qu'elle développe se concrétise finalement dans une forme matérielle, une partie fondamentale de son activité se situe dans l'immatériel : la recherche, l'étude d'œuvres d'autres artistes, l'histoire de l'art et des lieux dans lesquels elle est invitée à intervenir. Travaillant sur le corpus d'autres artistes, elle ne s'approprie cependant pas leurs œuvres au sens où les artistes qualifiés d'"appropriationnistes" (Elaine Sturtevant, Sherrie Levine, Mike Bidlo ou Richard Prince, notamment) ont pu le faire. Elle focalise ses recherches sur des artistes dont elle peut "interpréter" les œuvres parce que celles-ci ont eu une existence initiale par le langage (un texte, un programme, un protocole). Cette interprétation se traduit dans ce que l'artiste nomme une activation, autrement dit la traduction de la forme textuelle à une forme plastique qui va s'inscrire dans un nouveau contexte. Ainsi a-t-elle mis en œuvre ce processus au Mamco en 2013 en actualisant une définition/méthode de Claude Rutault. Visuel : Avec Imi Knoebel, Schlachtenbild, 1991, coll. Mamco ; Frank Stella, Kamomika Strumilowa I, 1972, coll. Mamco.
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