Le Musée irlandais d’art moderne met cet été deux artistes à l’honneur. Arrivé à un moment clé de son parcours, le Canadien Stan Douglas propose à Dublin des œuvres où il entremêle musique, film, théâtre, photographie et formats numériques. L’exposition est une bonne introduction à l’univers de ce natif de Vancouver qui aime à explorer les identités égarées et l’instabilité des mémoires reconstruites à l’ombre d’un passé qui plane sans cesse. Emblématique de cette quête des ramifications et des racines, la dernière œuvre filmée de l’artiste, Luanda Kinshasa (2013), conte un enregistrement fictif d’un album de Miles Davis et replace dans le contexte des années 1970 l’influence des musiques africaines sur la scène jazz américaine. L’autre artiste mise à l’honneur à Dublin (jusqu’au 13 septembre) est une vénérable dame de 90 ans, Etel Adnan, dont l’œuvre jouit d’une grande richesse en plus d’une importante variété. Poétesse, écrivaine, plasticienne, peintre, l’artiste porte une ascendance étonnante : née à Beyrouth d’une mère grecque chrétienne et d’un père syrien musulman, elle a été élevée dans les langues grecque, turque, arabe et française avant de découvrir l’anglais. Le visiteur du musée de Dublin pourra notamment découvrir les intrigantes peintures colorées aux traits épais de paysages abstraits évoquant le monde méditerranéen, peut-être également la Californie, où Etel Adnan a vécu. Visuel : Toile signée Etel Adnan, 2013.
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