Où donc les marmottes étaient-elles passées ? Les stars du petit écran, avaient-elles vraiment tiré leur révérence ? Difficile de croire que celles qui avaient emballé avec tant de virtuosité du chocolat, joué avec fougue du rock comme du jazz, interprété les plus grandes scènes du cinéma français et pratiqué presque tous les sports, résisteraient à une mission aussi importante… : remplir la hotte de fête d’ArtsHebdoMédias. Lunettes de soleil sur le nez, elles ont débarqué en septembre, leur carte de reporter de Noël en poche. Durant des semaines, elles ont épluché nos e-mails, écouté nos conversations, mais aussi de la musique, sillonné la France, bouquiné sans réserve, visionné des films… Bref, elles ont fait le job ! Scrollez et vous découvrirez une sélection totalement subjective et débridée mais dont elles espèrent que vous ferez un usage totalement immodéré !
Les cadeaux à voir des marmottes
Un petit coin de Paradiso
À l’occasion des fêtes de fin d’année, l’Hôtel Paradiso, premier Cinéma-Hôtel créé par mk2, propose de vivre des moments inoubliables de cinéma. Des espace conçus pour réinventer l’expérience cinéma jouent les transformers. Chambres et suites, équipées d’écrans de 3 mètres et de vidéoprojecteurs laser, se métamorphosent en quelques secondes en salles de projection privées proposant une programmation spécialement pensée pour Noël, avec des films culte comme The Holiday de Nancy Meyers, Love Actually de Richard Curtis, Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré, Le Pôle Express de Robert Zemeckis, ainsi que d’autres classiques soigneusement sélectionnés par les programmateurs de mk2. À cette occasion, le Paradiso offre à chaque visiteur des nuitées du 24, 30 et 31 décembre une boisson chaude et un sachet de pop-corn gastronomique à la truffe en collaboration avec la Maison de la Truffe. Des coffrets cadeaux et des cartes personnalisables sont disponibles à partir de 150 €. Effet de surprise garanti !
Chiharu Shiota ou l’émotion à fleur de fil
Chaque apparition de Chiharu Shiota est sensationnelle. Voilà bien des années que l’artiste japonaise s’est immiscée dans le panorama de l’art contemporain avec discrétion et pugnacité. La légèreté de ses installations n’a d’équivalent que la profondeur des sentiments qui les portent. Ces fils tendus à l’infini tissent des souvenirs dans le cœur de ceux qui font le chemin pour voir et partager. Le Grand Palais présente jusqu’au 19 mars 2025, The Soul Trembles (Les Frémissements de l’Âme), une exposition exceptionnelle rassemblant des installations monumentales, des sculptures, une maquette de projet de scène, des photographies, des dessins, des vidéos de performance et des documents d’archives. « Lorsque j’étudiais la peinture, je me sentais bloquée. J’avais l’impression que tout avait déjà été fait. Il n’y avait pas d’émotion, c’était juste de la couleur sur une toile. Alors que j’étudiais en Allemagne, j’aspirais à avoir mon propre espace. J’avais déménagé neuf fois en trois ans et il m’arrivait de ne plus savoir où j’étais en me réveillant le matin. J’ai pris du fil et j’ai commencé à tisser une toile autour de mon lit. C’était une peinture en trois dimensions mais surtout un miroir de mes sentiments. Avec le fil, j’ai enfin trouvé mon matériau. Tout mon travail est axé sur la connexion et l’émotion », explique l’artiste. Alors, laissez-vous porter.
Infos pratiques > Chiharu Shiota. The Soul Trembles, du 11 décembre au 19 mars 2025, Grand Palais, Paris. Entrée simple, plein tarif 14 €. Entrée gratuite pour les moins de 18 ans. En cas de réservations complètes, des billets pour le jour même sont en vente sur place, sur file d’attente.
Dans le labyrinthe de Boris Labbé
La belle pénombre simulée de l’exposition Ito Meikyü/Fil d’errance nous donne à voir une sculpturale machinerie de fils tendus, minimaliste et figée sur un cadre de bois évoquant sans équivoque un métier à tisser. C’est alors qu’en enfilant le casque de réalité virtuelle vous plongerez dans un monde foisonnant peuplé de rouages, de rouets et de personnages affairés, dessinés aux traits blancs ou de couleurs vives flottant dans l’immensité vertigineuse d’un noir sans fond : il suffit de fixer du regard le petit cercle pour qu’il se transforme au loin en iris et vous fasse pénétrer dans les profondeurs de cette industrieuse cosmogonie. En 2024, l’appel à projets du Drawing Lab, dont les expositions en accès libres sont à découvrir au sous-sol d’un bel hôtel de la rue Richelieu, à Paris, nous promettait d’interroger le dessin à travers les nouveaux médias – VR, NFT, jeu vidéo, IA ou film d’animation. Ainsi, l’artiste plasticien diplômés de l’École supérieure d’art de Tarbes, Boris Labbé, formé à l’animation à Angoulême et déjà sollicité et primé dans le monde entier, s’est associé à la commissaire Judith Guez, exploratrice au long cours des virtualités plasticiennes, pour nous présenter cette expérience VR à l’esthétique inédite, qui s’inspire pourtant de l’art classique et de la littérature japonaise du XIe siècle dont le mot ito signifie le « fil » et meikyu renvoie au « labyrinthe ». V. G.
Infos pratiques > Ito Meikyū / Fil d’errance de Boris Labbé, jusqu’au 5 janvier 2025, au Drawing Lab, à Paris. Entrée libre. Voir la programmation d’ateliers et d’événements sur le site internet.
Le sapin holographique du Mont Saint-Michel
Aucunement besoin de prétexte pour aller et retourner au Mont Saint-Michel. Si tout a déjà été écrit sur cette splendeur de nature et d’architecture, il n’est pas interdit d’y revenir par la pensée, la lecture ou la route. En décembre, le Mont se pare de ses plus beaux atours et multiplie les événements pour célébrer les fêtes de fin d’année et le retour de la lumière. Bientôt le solstice nous fera basculer dans l’autre partie de l’année, celle où les jours s’étirent. En pèlerins du XXIe siècle, les visiteurs pourront découvrir un parcours lumineux qui les entraînera de la rue principale du village jusqu’au cœur de l’église abbatiale où se dressera L’Arbre de lumière (The Tree of Lights), un sapin holographique, initialement créé et installé dans l’atrium du Rijksmuseum d’Amsterdam. Normandie Miniature, une exposition valorisant le territoire normand à travers la réalisation de maquettes interactives, Le Chant des coquelicots, performance musicale au cœur de la chapelle primitive Notre-Dame-sous-Terre et d’autres animations encore sont au programme du 12 décembre au 10 janvier.
Infos pratiques> Sur le site de l’abbaye du Mont Saint-Michel.
La culture pop de Takashi Murakami
L’histoire de l’art japonais revisité par Takashi Murakami, voilà ce que propose de découvrir la galerie Gagosian Grosvenor Hill, à Londres. Les nouvelles peintures de la star du Superflat interprètent des œuvres historiques, issues des plus importantes collections muséales du pays, en y intégrant des motifs propres à son univers pictural mais aussi des images générées par l’IA. A noter que les gardiens mythiques de Kyoto y sont associés à quatre lieux, choisis pour signifier les quatre points cardinaux : la tortue noire est couplée au Funaoka Onsen et aux montagnes Kitayama au Nord ; le dragon bleu à la rivière Kamo à l’Est ; l’oiseau vermillon à l’étang Ogura au Sud ; et le tigre blanc à l’autoroute San’indo à l’Ouest. D’autres tableaux arborant les emblématiques fleurs souriantes de l’artiste sont exposées dans la galerie Burlington Arcade, tandis que la boutique propose des tirages et des produits dérivés. L’artiste s’entretiendra avec Hans Ulrich Obrist le mercredi 11 décembre à 16 h au Benjamin West Lecture Theatre à la Royal Academy of Arts de Londres.
Infos pratiques> Japanese Art History à la Takashi Murakami, jusqu’au 8 mars 2025, 20 Grosvenor Hill, et aussi 28-29 Burlington Arcade, Londres.
De l’autre côté du Grand Verre
Chaque année, nous mettons en avant les films sur DVD de notre partenaire Après production, dont les différentes collections rendent compte de l’art contemporain à l’œuvre, de la pluralité renouvelée de ses formes et de la manière dont il change notre perception – qu’il s’invite au Domaine de Chaumont-sur-Loire, qu’il convie des artistes en résidence dans la forêt de Verdun ou qu’il tisse des liens entre les habitants dans la ville de Poitiers… Nous pensions que tout avait été dit sur Marcel Duchamp dont la posture marque un tournant dans l’histoire de l’art du XXe siècle et préfigure celle du XXIe en cours d’écriture. Or l’élégant coffret DVD sérigraphié, édité à 50 exemplaires qu’Après production nous propose en exclusivité pour Noël, De l’autre côté du Grand Verre de Marcel Duchamp, nous apporte encore de nouveaux éclairages à travers deux films et un livre (To be Broken/À refaire le Grand Verre) sur l’homme qui pourtant peu sûr de lui mais encouragé par la découvreuse de génies, musicienne et critique d’art Gabriële Buffet, devint le parangon de l’avant-garde new-yorkaise avant que ses positions ne se répandent dans le monde entier. Ainsi dans ce coffret (100 €), vous trouverez un entretien de l’artiste bien vivant Franck Scurti avec le critique d’art suédois, Ulf Harald Linde (1929-2013) ou encore un film que Pascal Goblot, auteur du fameux Sapiens ou la naissance de l’art, qui nous ramène à Lascaux, il y a 18 000 ans, a réalisé avec le peintre et graphiste britannique, Richard Hamilton (1922-2011) pionnier du pop art, Richard Hamilton dans le reflet de Marcel Duchamp. Tout est là et un peu plus encore, il suffit de cliquer pour commander ! V. G.
Regarder l’autre, tous les autres, avec Yveline Loiseur
Quand l’annonce de cette exposition est tombée dans notre boîte e-mails, nous avons tout de suite su qu’elle irait avec sensibilité enrichir la hotte d’ArtsHebdoMédias. Dans la photographie choisie pour la mettre en avant, nous avons vu la concorde et la tendresse, l’esprit de Noël en somme. Les formes de l’attention d’Yveline Loiseur sont multiples. Chaque image saisit l’instant puissant d’une prise de conscience de l’autre, de sa présence, de son absence, de sa beauté, de sa tragédie, de son passage… L’artiste mène depuis de nombreuses années un travail autour de la représentation de la figure humaine dans des espaces de vie partagée (famille, école, hôpital, logement social, centre d’aide par le travail) et développe un projet photographique protéiforme incluant l’installation, le livre d’artiste et l’album jeunesse. Dans un dialogue avec la littérature, elle mêle photographie documentaire et mise en scène, explorant notamment les notions de temps, de mémoire, de disparition, traçant une géographie sinueuse entre histoire collective, expérience individuelle et souvenir d’enfance. Yveline Loiseur pense la photographie comme un reflet de la fragilité humaine, elle traque sans se lasser l’attention à l’autre. Et c’est très beau.
Infos pratiques> Les formes de l’attention, Yveline Loiseur, jusqu’au 11 janvier à la Galerie Françoise Besson, à Lyon. La Galerie a également édité un ouvrage éponyme auquel est associé Michel Poivert, le commissaire de l’exposition. Prix : 28 €. Contacter la galerie.
La Box enchantée de Montbéliard
La Box est une vitrine installée en hauteur sur la façade du 19, Centre régional d’art contemporain, à Montbéliard. Chaque année, elle accueille une œuvre de la jeune création en lien avec Lumières de Noël, un événement organisé par la ville. Pour cette nouvelle édition, Hortense Bertola a été choisie avec L’avent demain, une installation évolutive et poétique composée d’un « meuble de narration », à mi-chemin entre le livre et le retable, dont les décors sont des photographies. Medium qui s’est imposé à la suite d’un échange avec Hervé Thiry-Duval, spécialiste des contes et légendes de Franche-Comté et du territoire de Belfort. Pour lui, « les légendes prennent naissance à partir d’un fond réel et palpable puis s’aventurent vers le surnaturel par le biais d’un inconscient collectif fécond », rapporte la jeune artiste, étudiante en quatrième année à la HEAR de Strasbourg (section scénographie). Activé lors d’une performance le soir du vernissage, le triptyque photographique, logé au sein de l’armoire franc-comtoise, se renouvelle aux dates emblématiques du mois de décembre pour laisser apparaître d’inédites « images magiques et oniriques ». Prochaines activations : le 21, jour du solstice d’hiver, et le 25, jour de Noël. Et si vous passez par-là, n’oubliez pas de participer à la collecte des vœux de Noël lancée par l’artiste Rose Le Goff. Des cartes postales sont à votre disposition à l’accueil du 19.
Infos pratiques> Box Noël, jusqu’au 5 janvier 2024, au 19, Centre régional d’art contemporain, à Montbéliard.
Les cadeaux à lire des marmottes
De la piste aux yeux des visiteurs, les étoiles brillent
Il accompagne l’exposition En piste ! Clowns, pitres et saltimbanques, et il est magnifiquement original ! Le thème – quel bonheur de voir le cirque exposé à l’instar des autres arts –, la qualité des auteurs et des textes, la mise en page, les couleurs, et l’infinité des détails sont épatants, surprenants… Et parsemées telles des fleurs, des citations donnent le « la ». Ainsi celle de Jean Richepin de 1876, qui n’a même pas besoin d’être contextualisée pour nous dire un monde : « Mais ils sont avant tout des fils de la chimère, des assoiffés d’azur, des poètes, des fous ». Car sur la grande piste de cette exposition-spectacle, le visiteur déambule, rêve, se frotte au réel. Ici, les humbles choses foraines et les œuvres de grands artistes se combinent avec fantaisie. Sur des cimaises de planches, sur de petits théâtres, sur des totems, parmi les Bêtes, on découvre en chemin des chefs-d’œuvre depuis les Ballets russes jusqu’à une acrobate de Niki de Saint Phalle, des œuvres de Miquel Barceló, Ingmar Bergman, Robert Bresson, Claude Cahun, Marc Chagall, Charlie Chaplin, Colette (Sidonie-Gabrielle Colette, dite), Gustave Doré, Joseph Faverot, W. C. Fields, Pier-Paolo Pasolini, Pablo Picasso, Georges Rouault, Lucien Simon, Pierrick Sorin, Jacques Tati, Gérard Traquandi, André Valensi, Agnès Varda, Jean Veber, Wim Wenders, Jérôme Zonder… et de jeunes artistes à découvrir, parmi la trace émue de petits maîtres de chapiteau. Chapeau bas et merci à Macha Makeïeff et à Vincent Giovannoni pour cette fête heureuse et captivante.
Infos pratiques> En piste ! Clowns, pitres et saltimbanques, sous la direction de Macha Makeïef et de Vincent Giovannoni, Éditions de la Martinière, 192 pages, 35 €. Exposition ouverte jusqu’au 12 mai 2025, au Mucem-Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille.
Un trio de poésie pour cerner l’âme de la Bretagne
Tous les livres sont précieux mais certains plus que d’autres. Correspondances compte parmi les surprises qui pourraient bien faire un tabac sous le sapin. Lorsqu’on naît à Cancale, que l’on est profondément attiré par la mer à tel point qu’on veut devenir surfer professionnel puis marin marchand, que l’on grandit comme fils du « magicien des épices » (Olivier, le père), qu’on brûle d’envie de rendre le mystère et la beauté de la mer, cela mène à une expression culinaire très singulière. Dans son ouvrage, Hugo Roellinger partage son univers créatif, son territoire et sa cuisine, de manière intime et sincère. Un déroulement narratif accompagné avec naturel par les images de la talentueuse d’Anne-Claire Héraud, « photoreporter engagée » comme elle aime à se définir. Le livre présente les recettes de 51 liquides de saison, huiles parfumées et vinaigres infusés et conte 70 plats conçus à partir de ces derniers. Il est également le fruit d’un dialogue long et profond entre le cuisinier et la poétesse Ryoko Sekiguchi. « On peut découvrir cet ouvrage comme une multitude de reportages sur le monde de l’artisanat et des producteurs, comme un roman graphique sur la Bretagne ou encore comme un récit savoureux d’une âme pure en échange avec les êtres vivants. » Irrésistible.
Infos pratiques> Correspondances, auteurs Hugo Roellinger et Ryoko Sekiguchi, photographe Anne-Claire Héraud, Edition Sur La Crête, 400 pages, 65 €. Boutique en ligne, Épices Roellinger.
Banksy : icônes et subversions
L’ouvrage rassemble les fresques urbaines de Banksy, parodies des grands classiques depuis les peintures pariétales jusqu’aux portraits warholiens. Le street artiste le plus énigmatique de la planète a en effet revisité les œuvres canoniques de l’histoire de l’art parmi lesquelles La Joconde (Léonard de Vinci, au début du XVIe siècle), David (Michel-Ange, 1501-1504), Le Radeau de la Méduse (Géricault 1818-1819), les Tournesols (Van Gogh, 1888-1889), Boy And Dog In A Johburrypump (Basquiat, 1982). Dans cet opus, l’historien et critique d’art Kelly Grovier décrypte pour nous plus de quarante détournements iconoclastes de l’artiste britannique. A. B.
Infos pratiques> Comment Banksy revisite l’histoire de l’art, Kelly Grovier, Alternatives, 25 €.
Noël en février pour les passionnés de Frankenstein
La période de Noël est plus que toutes les autres l’occasion de revenir aux fondamentaux, disons plus modestement aux classiques. Ainsi l’illustratrice Meritxell Ribas Puigmal et le scénariste Sergio A. Sierra livrent une nouvelle et brillante interprétation du roman iconique de Mary Shelley. Leur Frankenstein ou le Prométhée moderne est un bijou d’inventivité graphique et narrative. La technique de la carte à gratter confère au dessin une texture et une profondeur saisissantes au service de l’atmosphère gothique de l’histoire et des dilemmes moraux qui la traversent. Le scénario dynamique est servi, quant à lui, par une écriture resserrée d’une agréable efficacité. Un bémol toutefois, cette BD ne sera disponible à la vente que le 5 février 2025. Comme nous n’y reviendrons pas, nous vous la signalons maintenant !
Infos pratiques> Frankenstein ou le Prométhée moderne, dessin de Meritxell Ribas Puigmal, scénario de Sergio A. Sierra, Aventuriers d’Ailleurs, date de sortie le 5 février 2025, 104 pages, 22,90 €.
Cartographier l’intime : l’œuvre puissante d’Apolonia Sokol
Découvrez l’univers captivant d’Apolonia Sokol à travers Islawaio, son solo show parisien, et une monographie en anglais à commander en ligne. The Pill, la galerie turque, s’est récemment installée à Paris. Sa fondatrice Suela J. Cennet expose les dernières œuvres de l’artiste et le documentaire dont elle fait l’objet. Le parcours d’Apolonia est brillamment capturé dans le documentaire Apolonia, Apolonia de Léa Glob. Tourné sur une période de treize ans, ce film la suit de ses débuts modestes au Lavoir Moderne Théâtre à Paris, un lieu qu’elle habite avec sa famille, à ses premiers pas professionnels. On l’y découvre, après un parcours aux Beaux-Arts de Paris, naviguant dans les sphères artistiques internationales. De son séjour à la Villa Médicis en 2020-2021 à ses explorations du marché américain, Apolonia cherche à concilier sa pratique artistique avec ses engagements. À travers son parcours et sa peinture, elle redéfinit les contours de l’art engagé, faisant de chaque œuvre un acte de résistance et d’émancipation pour les personnes qui sont encore trop souvent invisibilisées. À travers des portraits reprenant les canons du sacré, elle interroge et dénonce les formes d’oppression, qu’elles soient issues des conflits armés ou des discriminations envers les minorités de genre. Son travail, ancré dans l’intime et l’universel, donne à voir des corps souvent marginalisés, affirmant leur présence et leur dignité. A. B.
Infos pratiques> Apolonia Sokol, monographie, en anglais, avant-propos de Dorthe Juul Regard, texte de Louise Steiwer, avec le soutien de New Carlsberg Foundation, Beckett-Fonden, L.F. Foghts Fond, Danemark, 160 pages, 101 illustrations, environ 53 €, en pré commande. The Pill, 4 place de Valois 75001 Paris.
Quand Jul ouvre les portes de la Préhistoire
Silex and the city est une BD, un film et une exposition à découvrir au Musée de l’Homme, à Paris. Créée en 2009, cette bande dessinée, devenue une série, est désormais un classique. À travers une galerie de personnages hauts en couleur, le dessinateur Jul pose un regard empli d’humour et de fantaisie sur la Préhistoire. C’est ainsi que son univers résonne avec une thématique de recherche chère à l’Institution. Sur une surface de 200 m², l’exposition invite à entrer dans la bulle de l’artiste : un monde où l’art du dessin se lie étroitement à la science. Une scénographie ludique et dynamique instaure un dialogue entre les planches humoristiques du dessinateur et le travail des chercheurs du Musée, mettant en lumière des notions clés telles que l’évolution, le rapport au temps, à l’environnement, la place des femmes ou encore les migrations à la Préhistoire. Silex and the city, c’est donc neuf albums, des capsules d’animations et un long métrage animé qui ont permis au dessinateur d’explorer des sujets très diversifiés. Rappelons que Jul est normalien et agrégé d’histoire, que nous lui devons également les séries à succès, en collaboration avec le philosophe Charles Pépin, La Planète des sages, Platon la Gaffe et 50 Nuances de Grecs. Que de cadeaux !
Infos pratiques> Silex and the city, jusqu’au 29 décembre, Musée de l’Homme, à Paris. Silex and the city. Tome 10. La Clef, Jul, Dargaud, 48 pages, 17 €.
Retrouver Ben et son œuvre
Quelle joie de retrouver Ben ! Recueil regroupant six de ses ouvrages et plus de 60 ans de création, La vie ne s’arrête jamais propose une immersion inédite dans l’univers de l’artiste, disparu en juin dernier, à 88 ans. L’ouvrage retrace la carrière prolifique, épatante et inspirante d’un des artistes français les plus marquants de son époque. Avec un sens inné de la dérision, Ben n’a jamais cessé de solliciter notre regard sur le monde et de nous pousser à une réflexion introspective sur nos appartenances et nos modes de vie. Entre provocations, humour et questionnements existentiels, chaque volume témoigne de la diversité de ses pratiques – performances, installations, peintures, écrits – et de la profondeur de son art de la phrase et de l’appropriation. Représentant français emblématique de Fluxus depuis les années 1960, Benjamin Vautier, dit Ben, fut reconnu pour son approche radicale remettant en question la frontière entre l’art et la vie. Ce recueil célèbre à la fois l’homme, l’artiste, sa pensée et son œuvre, tout en révélant son impact sur le monde de l’art.
Infos pratiques> La vie ne s’arrête jamais. L’univers de Ben en six chapitres, Ben, Éditions Favre, 25 €.
A tous ceux qui nous lisent
La période des fêtes est souvent un temps qui nous permet de ralentir, de lire avec plus de conviction que d’ordinaire. Alors, soyez curieux et retournez sur les sites des partenaires au long cours d’ArtsHebdoMédias : Corridor Éléphant, TK-21 et Plastir. Toute l’année, nous partageons nos articles pour enrichir nos propositions éditoriales et offrir de nouveaux horizons à nos lecteurs, convaincus que la pluralité des regards est un atout extraordinaire. Ouvrir, explorer, combattre l’habitude… toujours. Alors, lire, c’est déjà nous soutenir (nous, les médias indépendants, qui tenons à diffuser sans contrepartie nos contenus au plus grand nombre). Votre soutien peut également s’exprimer en achetant des livres ou en donnant aux associations qui portent les uns et les autres. J’en appelle donc à votre esprit de Noël : cliquez et soutenez ! Corridor Éléphant | TK-21 | Plastir. Pour ArtsHebdoMédias, il vous suffit d’annoncer dans nos « colonnes » vos événements, de temps en temps. Même une fois par an, ce serait déjà génial. Quant à ceux qui n’ont pas d’information à diffuser, ils pourront se rattraper en s’offrant le prochain Smaris Élaphus, en octobre 2025. MLD
Comprendre la révolution du Deep Learning avec Yann Le Cun
Ceux qui suivent l’évolution de l’IA connaissent le nom de Yann Le Cun, l’un des ingénieurs à l’origine du deep learning (apprentissage profond), le réseau dit de neurones artificiels capable d’apprendre par lui-même. Avec Quand la machine apprend, l’auteur, pionnier de l’intelligence artificielle et lauréat du prix Turing, explore les fondements et les implications de l’apprentissage profond. Il y dévoile comment les neurones artificiels, inspirés du cerveau humain, permettent aux machines d’apprendre et d’exceller dans des domaines variés : reconnaissance d’images, traduction automatique, ou encore conduite autonome. L’auteur nous plonge au cœur de cette révolution technologique désormais au cœur de notre société, tout en abordant les enjeux éthiques et sociaux qu’elle soulève. À travers une vision optimiste, il avance que l’IA peut devenir un outil puissant pour résoudre des défis majeurs de l’humanité, tout en rappelant l’importance d’une approche éthique. Accessible et éclairant, cet ouvrage est une invitation à comprendre les mécanismes et les promesses d’un futur façonné par l’intelligence artificielle. A. B.
Infos pratiques> Yann Le Cun, quand la machine apprend, la révolution des neurones artificiels et de l’apprentissage profond, Odile Jacob poches, Sciences, (première parution en 2019), édition poche 2023, 394 pages, 23,90 €.
Les cadeaux à faire des marmottes
Prendre le ballon au bond
Après avoir conquis Rome et Milan, EmotionAir est à Bruxelles. Sur 7 000 m², le Balloon Museum propose une immersion dans des installations gonflables spectaculaires imaginées par des artistes et collectifs qui n’ont peur de rien ! Citons les car nous n’aurons pas ici le loisir de décrire l’ensemble de leurs incroyables et inattendues propositions à explorer : Cyril Lancelin (France), Lucas Zaotto (Italie), Jason Wilsher-Mills (Angleterre), Rub Kandy (Italie), Michela Picchi (Italie), Kalman Pool (Chine), Motorefisico (Italie), le collectif Hyperstudio (Italie), Christopher Bauder (Allemagne), le collectif AnotherView (Italie), le collectif Quiet Ensemble (Italie), Thom Kubli (Allemagne), Miranda Makaroff (Espagne), Motomichi Nakamura (Japon/États-Unis), Karina Smigla-Bobinski (Allemagne-Pologne), Alex Schweder (Etats-Unis). Vous traverserez un océan de boules jaunes sous un ciel de ballons, passerez entre des formes respirantes tels organismes vivants, ferez éclater des bulles pleines de brouillard, tenterez de déchiffrer une écriture hiéroglyphique extraterrestre… Cliquez pour avoir un aperçu en images !
Infos pratiques> Emotion Air. Art you can feel, jusqu’au 26 janvier 2025, Bruxelles, Belgique.
Une activité qui pourrait bien en botter plus d’un
Comme l’annonce avec humour le Musée de l’Impression sur étoffes (MISE), à Mulhouse, voici qu’arrive un Noël tout en « botté » ! L’institution propose à tous les publics (à partir de 7 ans) de profiter de la période de l’Avent pour découvrir ou redécouvrir le musée en poussant les portes de son atelier. Avec la designer textile Estelle Specklin, les participants se familiariseront à la technique de l’impression (le 22 décembre de 14h et 15h). Ils pourront manipuler de véritables planches gravées d’époque, mais également apprendre les rudiments de la technique plus moderne du flocage pour personnaliser leur botte de Noël. Estelle Specklin, alias Poupet-Pounket, styliste et designer textile développe sa marque basée sur l’upcycling et l’utilisation de tissus imprimés, tout en créant également ses propres motifs. Lors de l’atelier, elle partagera ses idées originales mais aussi sa bonne humeur. Réservation obligatoire, groupe limité à 8 personnes, sous réserve de 5 participants. Tarif : 15€ par personne. A signaler que d’autres ateliers sont proposés et que le marché de Noël du MISE, sur le thème de la « Forêt enchantée », est ouvert jusqu’au 29 décembre. A cette occasion des motifs ont été choisis spécialement dans les archives du musée pour la réalisation d’une collection inédite de nappages et de linge de cuisine. Idéale pour les amoureux des écureuils, biches et autres cerfs !
Infos pratiques> Renseignements et inscriptions : accueil@musee-impression.com
Coup de pouce pour le Musée en Herbe
Le Musée en Herbe a pour vocation d’initier à l’art un public de 3 à 103 ans ! Plus de 100 000 visiteurs sont accueillis chaque année dont beaucoup de scolaires, familles et publics empêchés. Ce musée unique de découvertes artistiques et culturelles, dédié tout particulièrement à l’éveil des enfants, s’efforce de rendre la culture accessible à tous, afin de stimuler dans un souci citoyen, l’imagination, la curiosité et la créativité. A cause de sa situation géographique, qui habituellement est un atout, la fréquentation du Musée en Herbe a été fortement impactée par les Jeux Olympiques. Ce serait donc super qu’en cette période de fête, les « Père Noël » que nous sommes n’oublient pas cette association et fasse tomber une pluie de dons dans son escarcelle pour que vive encore longtemps cette belle utopie née il y a presque 50 ans. En 2025, la programmation a prévu de se consacrer à la préservation des océans, à partir de Digital Abysses de Miguel Chevalier.
Infos pratiques> Tout savoir sur l’appel au don ou faire un don directement en ligne.
S’embarquer dans une aventure d’écriture
Écrire et donner accès d’emblée au travail en cours de réalisation : telle est l’une des propositions fortes des Éditions L. Lancée en octobre dernier, cette maison d’édition d’un nouveau genre combine les atouts de l’édition traditionnelle et ceux de l’édition en ligne. Structurée autour d’une plateforme de type réseau social, elle permet de fédérer ceux qui écrivent et ceux qui lisent tout en laissant les premiers choisir leur rythme, et informant les seconds des mises à jour. Concrètement, si vous souhaitez devenir auteur, vous pouvez envoyer votre projet à David Guez, le top capitaine de cette expérience, ou à un des responsables de collection. Ils vous expliqueront la suite. Si vous êtes lecteur, vous pouvez vous abonner (gratuitement pour l’heure) aux manuscrits qui piquent votre curiosité. Et ainsi découvrir leur progression. Une fois terminés, les écrits rejoindront la librairie du site. Les éditions L vont régulièrement organiser des lectures-rencontres auxquelles nous vous espérons nombreux. Pour ma part, j’ai embarqué dans l’aventure avec mon fils. Nous écrivons un récit inspiré par les mécanismes du jeu vidéo et, évidemment, l’art est notre quête ! MLD
Histoires et bêtes fantastiques partout en France
La magie de Noël attend petits et grands dans les plus beaux monuments de France. Plus de 150 événements sont au programme de Contes & Histoires. Enquêtes mystérieuses, contes et légendes méconnus, visites gourmandes, ateliers créatifs ou spectacles musicaux plongent les visiteurs au cœur de l’histoire du patrimoine. Fées, lutins, clowns, dragons et autres personnages extravagants investissent 47 monuments répartis sur tout l’Hexagone et les rendent plus surprenants que jamais. Ainsi la Maison de George Sand, à Nohant, proposera jeux d’ombres et performances artistiques d’après le récit de Daniel Pennac par la compagnie Ô (27 et 28 décembre à 15 h), tandis que le Château de Fougère-sur-Bièvre invitera à une conférence du Saltimbanque de la Loire, qui fera découvrir des animaux fantastiques, au milieu des œuvres de Julien Salaud (22 décembre à 15 h), et que la Villa Cavrois, à Croix, vous entrainera dans un voyage sensoriel à travers ses espaces emblématiques spécialement parfumés pour dévoiler quelques-uns de leurs secrets (28 décembre et 4 janvier à 15 h). Sans compter que vous pourrez réaliser un thaumatrope de Noël à Carcassonne (28 décembre de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 15 h 45) et écouter Le Murmure des couleurs à l’Hôtel de la Marine, à Paris, (21 décembre et 4 janvier à 14 h 30). En route pour l’enchantement !
Infos pratiques> Du 21 décembre 2024 au 5 janvier 2025. Découvrez l’ensemble du programme à l’aide d’une carte interactive.
Pour ceux qui restent
À l’occasion des fêtes de fin d’année, Paris Aéroport (Charles de Gaulle et Orly ) avec le soutien du Secours populaire français et Relay se mobilise pour ceux qui restent. Jusqu’au 5 janvier, Voyage au cœur des pages propose aux passagers à l’arrivée ou au départ, de déposer dans l’un des points de collectes prévus à cet effet, un livre qu’ils ont aimé ou qui les a accompagnés durant leur vol. Remis au Secours populaire, les ouvrages seront mis à disposition dans les permanences d’accueil de l’association ou vendu à l’occasion de braderies solidaires, afin de financer les actions de l’association. Pour les voyageurs qui ne pourront pas offrir de livre et pour toutes les personnes qui souhaiteraient participer à l’opération, une plateforme dédiée permettra de partager le titre du livre qui les a le plus fait « voyager ». Chaque partage donnera lieu à un don de 1€ reversé par Paris Aéroport au Secours populaire, renforçant ainsi la portée de cette initiative solidaire. À partir du 18 décembre, des animateurs circuleront dans les salles d’embarquement afin de récolter des livres. De plus, les voyageurs auront l’opportunité d’assister à des performances musicales et théâtrales qui reprendront des chants de Noël mais aussi des « classiques » de la littérature, des œuvres plus contemporaines et des récits autour de la magie des fêtes.
Le film La Haine s’offre une nouvelle vie sur scène
Il y a 30 ans, La Haine de Mathieu Kassovitz bousculait le cinéma français. Aujourd’hui, ce classique culte renaît sur scène. En 2024, le réalisateur et metteur en scène revisite son œuvre en l’adaptant en spectacle, grâce à un dispositif unique hybridant projections et performances live, qui plonge le public dans une expérience immersive inédite entre danse cinéma et rap, tout en gardant l’âme du film. Les thèmes abordés, inégalités, violences, quête d’identité, sont plus que jamais d’actualité. Sur scène, Mathieu Kassovitz nous invite à redécouvrir l’histoire du trio mythique Vinz (Vincent Cassel), Saïd (Saïd Taghmaoui) et Hubert (Hubert Koundé), trois jeunes confrontés à un monde qui leur résiste. Un spectacle émouvant et engagé, inspiré d’un film culte de 1995 (auréolé à l’époque du César du meilleur film !), qui continue d’inspirer. A. B.
Infos pratiques> La Haine, jusqu’ici rien n’a changé : la mise en scène est réalisée par Mathieu Kassovitz et Serge Denoncourt, accompagnée des chorégraphies de Emilie Capel et Yaman Okur. La direction musicale du projet d’album est assurée par Proof. Jusqu’au 5 janvier 2025 à La Seine Musicale, Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt. Et de janvier à juin 2025 en tournée en France. Suivez #LAHAINE2024 pour plus d’infos. Billets sur Lahaine-live.com et livenation.fr
Tous les jours Noël au Domaine de Chaumont-sur-Loire
Si le Domaine de Chaumont-sur-Loire est réputé pour sa Saison d’art et son Festival international des jardins, deux événements à l’affiche d’avril à fin octobre chaque année, il est heureux de noter que, l’hiver, les visiteurs peuvent découvrir une quarantaine d’œuvres pérennes nichées dans le parc historique, les écuries et le château. Rassemblée au fil des années, cette collection exceptionnelle vaut à elle seule le voyage. Vous y retrouverez des artistes majeurs de l’art contemporain français et international comme Miquel Barceló, Sarkis, Lee Ufan, El Anatsui, ou encore Giuseppe Penone. Pour ne citer qu’eux. Sans oublier qu’actuellement, la photographie est à l’honneur avec Chaumont-Photo-sur-Loire. Tentés ? Si d’aventure vous l’étiez, n’hésitez pas à venir d’ici au 12 janvier pour profiter également de Rêves d’antan, une visite immersive à la découverte de l’esprit de fête de la princesse et du prince de Broglie. Petit conseil : choisissez bien votre jour de visite… car jusqu’à la fin de février, Les jeudis du Grand Chaume vous proposent de terminer en beauté votre journée avec un menu bistronomique et délicieux (trois plats, 35 €, hors boissons). Les papilles délicates seront enchantées. Quant à moi, je vous donne rendez-vous en avril pour les premières Conversations sous l’arbre de 2025 avec, comme d’habitude, un super thème : Parfums de nature. Restez à l’écoute, la liste des invités sera bientôt dévoilée. Il se passe toujours quelque chose au Domaine de Chaumont-sur-Loire. Qu’on se le dise ! MLD
Les cadeaux à (s’)offrir
OpticalSound : la revue de Mon Royaume englouti
Quoi ? Vous n’avez pas encore commandé La Revue #9 d’Optical Sound ! Dépêchez-vous car c’est l’avant-dernier numéro ; à dix, ils ont dit qu’ils arrêtaient : depuis 1997 Optical Sound œuvre au mixage interdisciplinaire et produit sans distinction des disques d’artistes, des dvd et des badges, des sérigraphies, des éditions limitées, des interfaces, des expositions, etc. Issue du label éponyme, la revue annuelle, imaginée et réalisée par Pierre Beloüin et P. Nicolas Ledoux, est un projet d’édition hybride dédiée à l’art contemporain et aux musiques expérimentales, puisant dans les sciences sociales, l’histoire de l’art et le cinéma underground sur un ton qui nous instruit et nous ravit. La Revue #9 récemment commandée sur Internet sentait trop bon le papier et l’encre bleue pour attendre plus longtemps sous le sapin : dans un graphisme raffiné, elle distille en mode « propaganda » sur 256 pages : du gin à la commande « en exclusivité pour le black friday », du texte critique, des entretiens croisés, des réflexions philosophiques, une dose de contestation légitime et d’autres postures vivifiantes telles que Le répertoire des subversions par l’artiste-auteur Martin Le Chevallier auquel nous venons de consacrer un article. Et puis, véritable remède à la décrépitude ambiante, un disque vinyle Catalogue vous est offert par la maison – 18 titres en français de 47’’ à 2’39 d’une fraîcheur pop et optimiste prompte à dissoudre tous les 49/3 et donc à écouter en boucle – avec une inclination particulière pour Mon Royaume englouti. Ces chansons courtes, ritournelles ou tubes en devenir ont été concoctés par l’artiste Etienne Charry dans le cadre d’un l’atelier et d’une exposition menée à l’École Supérieure d’Art et de Design de Toulon Provence Méditerranée. Il n’en existe que 300 exemplaires ! V. G.
Infos pratiques> La Revue #9 d’Optical Sound, édition française, 256 pages, 15 €.
Quand un objet change votre appréhension de l’espace
Si ce pouf a des accents architecturaux, ce n’est pas un hasard ! La collection Torus a été imaginée par le sculpteur et architecte germano-italien Umberto Bellardi Ricci pour la marque Tacchini. Après avoir enseigné des années dans des écoles prestigieuses comme l’AA School of Architecture, à Londres, et la Cornell University, à New York, ainsi qu’avoir réalisé un projet expérimental en béton moulé, avec le collectif mexicain Tezontle, pour Las Pozas, le célèbre jardin de sculptures né, au cœur du Mexique, de l’imagination du poète et collectionneur britannique Edward James (1907-1984), Umberto Bellardi Ricci a créé son studio à Brooklyn, en 2019. Ses meubles sculpturaux associent matériaux prêts à l’emploi et détails soigneusement élaborés, explorant le contraste entre des éléments industriels tels que l’acier et l’aluminium et des matières telles que la pierre, le verre ou les textiles. Le bel objet choisi par ArtsHebdoMédias s’inspire d’une forme convexe semi-circulaire caractéristique de la base de certaines colonnes classiques et réinterprétée pour accueillir d’augustes postérieurs. Ici, la base rigide contraste avec une assise rembourrée pour créer un effet étonnant entre accessoire de mode et pièce décorative. Et tout l’espace s’en trouve changé. N.B.
Infos pratiques> En vente sur le site mohd.
Surprise en direct du Japon
Japan express célèbre l’enveloppe EMS, un symbole de la culture japonaise et de l’échange international sublimé par 14 artistes. EMU, Geoffrey Bouillot, Inoue Chan (FDD76), Jérémy Yamamura, Kana Arimura, Kevin Bayashi, Mifuu Oda, Moco Sawada, Nantoka, Oka Yuuri, Pani Kobayashi, Tamagotake, Tomokazu Komiya et Yuroom ont relevé le défi de s’emparer de cette enveloppe capable de rallier la France en partant du Japon en 2 ou 4 jours. Avec des techniques variées, ces créations reflètent le Japon contemporain, oscillant entre traditions séculaires et modernité audacieuse. Autant de récits visuels qui chantent les vertus du voyage, de la transmission et de l’expression culturelle. Le catalogue est disponible rapidement par voie numérique, il vous suffit de le demander : gallery@joyana.fr
Infos pratiques> Japan Express, jusqu’au dimanche 5 janvier 2025, Gallery Jo Yana, Hôtel Renaissance, Aix-en-Provence. Entrée libre. Prix unique : 450 € la pièce.
Une ode à la nature
La collection de tapis Jardins Secrets explore le thème intemporel du végétal traité avec la liberté chère à la Maison Pierre Frey. Les motifs réalistes ou fantasmés célèbrent la beauté délicate ou exubérante de la nature. Fleurs et arbres stylisés, parterres verdoyants ou herbiers rêvés sont revisités dans des tonalités vives et chatoyantes. Jeux de hauteurs de velours, effets de textures, fils brillants et mats… Toute l’excellence des savoir-faire tapis de la Maison Pierre Frey est mise au service d’une créativité heureuse. Le « jardin » choisi par ArtsHebdoMédias est inspiré de l’iconographie indienne. Sa composition originale propose à l’œil des parterres végétaux aux couleurs joyeuses et aplats monochromes disposés en un rythme subtil. Tufté à la main, le jeu de textures s’appuie sur une maîtrise technique exceptionnelle qui confère toute sa singularité à ce somptueux tapis. N. B.
Infos pratiques> Détails sur le site de la Maison Pierre Frey.
Dj Mehdi : génie au cœur d’or
Thibault de Longeville, réalisateur et ami de Mehdi Faveris-Essadi, retrace en six épisodes la vie et l’ascension de Dj Mehdi, au travers d’images d’archives et de témoignages authentiques, émouvants et teintés d’humour de l’entourage intime de l’artiste. À travers leur regard, nous (re)découvrons le parcours hors norme de celui qui a révolutionné la scène musicale française, en imaginant le son rap français dès l’âge de 12 ans, et en fusionnant hip-hop et musique électronique. La force de ce documentaire, qui happe notre cœur de la première à la dernière minute, tient dans la personnalité discrète et sensible de l’artiste visionnaire, disparu prématurément. Mehdi a laissé un grand vide derrière lui, humainement et artistiquement, et un héritage musical dont certains commencent à saisir la portée. A. B.
Infos pratiques> Dj Mehdi : Made in France, la série accessible gratuitement sur ARTE.tv. Pour commander la musique de Dj Mehdi, cliquez !
La réalité parallèle d’Audrey Large
Les fêtes permettent aussi de mettre en lumière des créateurs atypiques qui frayent dans les eaux partagées du design et de l’art contemporain. Nous vous proposons de découvrir le travail épatant d’Audrey Large. Ces objets d’anticipation provoquent chez le regardeur fascination et interrogation. Leurs formes et leur texture l’entraînent dans un récit entre science-fiction et recherche. L’œil croît reconnaître ce qui l’accompagne d’ordinaire mais très vite doute de ce qu’il voit. Faire apparaître cette tension est précisément le souhait de l’artiste designer, qui a commencé à collaborer avec la galerie milanaise Nilufar, en 2019. Étagères, tables, lampes, bols et vases naissent de films et de scans 3D d’objets existants que la créatrice manipule numériquement et réalise en bioplastique. Tous extrêmement séduisants. N. B.
Infos pratiques> Pour découvrir l’univers d’Audrey Large, cliquez.
L’irrésistible Marmotte à croquer
Comprenez que nous ne puissions pas passer à côté d’elle sans réagir… Probablement inspirée par les Jeux Olympiques, La Marmotte de Patrick Roger s’est mise au sport ! La voilà qui fonce en patineuse museau tendu au vent. Réalisée en chocolat noir, elle est garnie d’Allégories, délicieux bâtonnets d’amande caramélisées, raisins secs et orange confite. Difficile de résister à sa frimousse tentatrice et aux autres propositions gourmandes de ce chocolatier Meilleur Ouvrier de France (2000), qui sait mettre son talent et la préciosité du chocolat au service de nos papilles. Et à tous ceux qui aiment le praliné, demandez Instinct, noir et lait. La plupart de ces joyaux peuvent être commandés sur le site internet de l’artiste.
D’Icare à Batman, tous les humains rêvent de voler…
Avouons d’emblée qu’il n’y a pas d’art contemporain dans cette exposition mais qu’elle nous tente trop pour la passer sous silence. Car si l’aviation des origines a su s’inspirer de la nature, elle n’a pas oublié d’étudier les sciences et les arts, pour s’offrir à son tour comme intarissable source d’images et d’expériences, dont les artistes s’emparent jusqu’à aujourd’hui. Flight déploie un point de vue irrésistiblement passionnant. L’exposition s’intéresse à la diversité des créatures volantes (oiseaux, chauve-souris, insectes, avions, hélicoptères, drones) sous le prisme de leur faculté à s’élever dans les airs. À la lumière des principes scientifiques, biologiques et technologiques qui régissent le phénomène du vol, elle donne à voir les points communs, mais aussi les différences, entre le monde animal et l’aéronautique. Collections d’animaux naturalisés, maquettes d’aéronefs, fossiles et reproduction d’un dinosaure à plumes, documents d’archives, ainsi que de nombreux dispositifs interactifs, films d’animation et jeu multimédia… : tout est réuni pour que petits et grands retracent l’évolution historique du vol grâce aux maîtres des airs – comme le faucon pèlerin, le colibri ou le condor des Andes – sans oublier leurs équivalents mécaniques (Rafale, Concorde…) et les incroyables prouesses des pionniers de l’aviation. Vous allez être subjugués par autant d’ingéniosité et d’esprit d’aventure.
Infos pratiques> Flight, du 17 décembre au 7 juillet 2025, au Musée de l’Air et de l’Espace, Aéroport de Paris-Le-Bourget.
… et de se ressourcer !
Foires, biennales, expositions… Le rythme effréné des événements liés à l’art contemporain peut parfois être épuisant. Entre vernissages, rencontres et projets à mener, il est facile de s’oublier. Si l’on a envie de faire une vraie coupure pour se ressourcer, de retrouver un bon sommeil, pendant les fêtes ou juste après, pourquoi ne pas mettre le cap de Concarneau pour quelques jours d’une thalasso salvatrice ? Situé au cœur de la Bretagne, aux abords de la plage des Sables Blancs, le SPA Marin Resort de Concarneau fête ses dix ans et propose une cure sur mesure pour retrouver des nuits paisibles. Grâce à une combinaison unique de thalassothérapie, de soins spécifiques et d’activités relaxantes, on apprend à mieux comprendre son rythme biologique. Dans un environnement apaisant, on expérimente des techniques innovantes (PSIO) et profite des bienfaits de la naturopathie pour retrouver un équilibre jour/nuit durable, et un sommeil réparateur. Et hop ! Les routes de l’art sont de nouveau pour nous. A. B.
Infos pratiques> Thalasso Concarneau Spa Resort, 36, rue des Sables Blancs, 29900 Concarneau.
Joyeuses fêtes !
Image d’ouverture> ©Midjourney/PM/AHM