Que l’on ne s’y trompe pas : malgré le matraquage d’affiches dans le métro parisien, le Jeu de Paume ne présente pas une rétrospective de l’œuvre de Martin Parr. À part sa dernière série de photographies, Luxury, et Small World, clichés consacrés au tourisme de masse et au goût douteux des classes moyennes dans les années 80, le musée expose dans l’ensemble de ses espaces Concorde les collections rassemblées au fil des ans et des voyages par le reporter de la prestigieuse agence Magnum. De salle en salle, et jusqu’aux murs des couloirs qui mènent aux étages, on découvre les livres de photographies, cartes postales, objets, clichés d’artistes britanniques et internationaux que le globe-trotter anglais a glanés non seulement à coups de cœur mais aussi parce qu’ils illustrent à ses yeux, les liens ou références qui agrègent les choses aux images. Thèmes sociaux déclinés par l’auteur, critique acidulée de la société du spectacle, souvenirs et impressions personnelles, se reflètent dans le miroir d’une myriade d’objets, en autant de signes manifestes d’événements, de personnalités plus ou moins tombées dans l’oubli, de propagandes à la mode du jour ou de la globalisation. De l’Angleterre victorienne à Gagarine, en passant par Saddam Hussein et la jet-society munichoise d’aujourd’hui, suivez le regard satirique de Martin Parr sur la société moderne. Et n’hésitez pas non plus à suivre le guide qui commente la visite de cette exposition estivale thématique et parfois labyrinthique.
