Installée en plein cœur de Toulouse, la Fondation d’entreprise Ecureuil pour l’art contemporain privilégie les thèmes qui parlent au grand public. Sont programmées six expositions par an destinées à s’adresser au plus grand nombre.
Le thème du portrait de famille peut sembler bien convenu pour une exposition d’art contemporain. Les photographies présentées pendant encore quelques jours à la Fondation Espace Ecureuil à Toulouse ne cherchent à susciter ni la controverse ni la gêne, deux ressorts souvent utilisés dans cette discipline. On découvre ainsi des pères et leurs enfants plongés dans une piscine ou bien une promenade familiale sur un chemin de campagne, des mères et leurs filles reliées par un cerceau, un foulard, un pull… De toute évidence, on se situe bien loin des scènes de la Genèse revues et corrigées par David LaChapelle ou des images choc d’un Oliviero Toscani. C’est un choix totalement assumé. « Nous privilégions la proximité avec le grand public, en adéquation avec l’image de la banque. [ndlr : Historiquement, la Caisse d’Epargne se présente comme la banque qui s’engage sur le terrain, au service de sa région]. La photo de famille, tout le monde en fait, donc cela parle au plus grand nombre », explique Sylvie Corroler-Talairach, la directrice de la Fondation d’entreprise Espace Ecureuil pour l’art contemporain. Historienne de l’art, c’est elle qui sélectionne artistes ou commissaires d’exposition. « Nous sommes très sollicités. Dans le cas de Portrait de Familles, un des artistes nous a contacté puis nous sommes allés chercher les deux autres », précise-t-elle. Ainsi, Diane Ducruet, Emmanuelle Murbach et Alex Ten Napel exposent-ils jusqu’au 17 avril dans ce lieu qui accueille des créations depuis décembre 1994, place du Capitole, en plein cœur de la ville rose.
« Grâce au dispositif relatif au mécénat prévu dans la loi du 1er août 2003, nous avons transformé juridiquement le fonctionnement de l’Espace Ecureuil ce qui a permis de pérenniser et professionnaliser notre action envers l’art contemporain », poursuit-elle. Depuis 2004, la fondation met donc tout en œuvre pour « ouvrir au plus grand nombre le meilleur de la peinture, de la sculpture et de la photographie ». Notamment par le biais de six expositions annuelles. « Différents axes sont développés au cours de cette programmation : des artistes de renom (François Dilasser en 2004, Valerio Adami en 2005), des expositions thématiques à l’envergure internationale (les artistes Pérégrins, été 2005), mais aussi la jeune création de la région (Point de Fuite, 2004 ; Les territoires, 2006) », indique-t-elle. Des conférences et des projets pédagogiques viennent compléter ce dispositif.
Et puis il existe une collection qui se construit petit à petit selon le principe des cadavres exquis. Ce principe a d’ailleurs donné son nom à la collection « Cadavres exquis ». Jean Le Gac a réalisé un premier dessin sans aucun thème imposé, juste un format, 80 x 60. Maryline Desbiolles a ensuite imaginé une réponse littéraire puis le texte de l’écrivain a été transmis à un plasticien et ainsi de suite. Une chaîne s’est ainsi constituée entre des artistes d’univers variés, du dessin à la photographie en passant par la musique. La collection a été montrée une première fois en 2007 et sera à nouveau dévoilée en 2013.