Initiée en 2013 par Touria El Glaoui – fille du peintre marocain Hassan El Glaoui –, la foire 1:54 reprend ses quartiers, du 15 au 18 octobre, à la Somerset House de Londres. « Un lieu qui offre de larges espaces aux galeries, tout en permettant une réelle intimité avec leurs artistes et les collectionneurs », précise la fondatrice de la manifestation. Créée pour promouvoir l’art contemporain africain – le « un » évoquant l’unicité du continent et le « 54 » la diversité des 54 pays qui le composent –, 1:54 a pour objectif d’inscrire durablement les artistes issus de la scène africaine et de la diaspora sur une plateforme internationale. « On nous reproche parfois de “catégoriser” les artistes africains, explique Touria El Glaoui. Mais parcourez Frieze, la Fiac ou Art Basel et comptabilisez les galeries présentant des artistes africains et le nombre de galeries africaines participantes… Vous constaterez combien notre proposition reste aujourd’hui rien moins que nécessaire ! » Parmi les nouveautés cette année, le lancement d’une édition new-yorkaise de 1:54, qui s’est tenue en mai dernier parallèlement à Frieze, afin « de profiter du nombre de collectionneurs et visiteurs se déplaçant à cette occasion ». Si la troisième édition londonienne qui se déroule cette semaine est la plus importante à ce jour – 33 galeries y participent et 150 artistes sont représentés –, l’objectif affiché n’est pas tant d’augmenter le volume de la foire, « même si on a de plus en plus de galeries candidates », mais bien de constituer « une sorte d’équilibre » entre celles venant du continent africain – Côte d’Ivoire, Cameroun, Kenya, Nigeria, Afrique du Sud, Zimbabwe, Maroc et Tunisie – et celles réparties dans le monde entier – France, Suède, Italie, Espagne, Etats-Unis et Royaume-Uni. « On veille également à garder un équilibre entre galeries bien établies et très jeunes établissements, ajoute Touria El Glaoui,avant de citer les galeries françaises In Situ-Fabienne Leclerc et Lelong pour les premières et Mariane Ibrahim (Seattle), ARTLab Africa (Kenya) ou encore Art Twenty One (Nigeria) pour les secondes. Tandis que plusieurs associations et ONG sont comme tous les ans invitées à présenter un de leurs projets, un cycle de conférences et de débats est également au programme, qui questionnera entre autres « cette frontière invisible qui semble exister tant d’un point de vue géographique qu’en termes de production artistique » entre l’Afrique du Nord et le reste du continent.
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