Barbara Navi procède par l’accumulation de divers matériaux iconographiques : des dessins, des photos et de courts films. Ses photos proviennent du flux internet ou sont issues de sa propre recherche. Le film devient lui-même un réservoir d’instantanés bruts. La surexposition, la saturation, le dé-réglage de la mise au point anticipent les aspérités plastiques du motif peint : pixellisation, grain défectueux, morcellement de la trame qui traduisent la discrète morsure du temps. L’informe hante les objets qui sont visés dans le souvenir-songe et semblent avoir perdu leur fonction indicative et usuelle. Sigrid von Lintig examine des nageurs et des plongeurs dans une piscine. Ses toiles dévoilent les mouvements d'hommes, de femmes et d'enfants à travers une eau transparente, avec une vision en surplomb. Bien qu'il y ait toujours une personne au centre de la toile, ce modèle ne fait qu'incarner l'abstrait. L'eau joue le rôle principal dans toutes ces œuvres et sa représentation réaliste trompe en quelque sorte l'œil du spectateur. Visuel> Barbara Navi, L’échappée, 150 x 150 cm, 2021.
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