Ateliers d’art de France – La céramique en majesté

Encore quelques jours pour découvrir l’exposition Territoires en mouvement présentée à la galerie Collection des Ateliers d’art de France. Dernier épisode de la manifestation Circuits céramiques, organisée par une quarantaine de centres culturels et galeries de Paris et sa région, il propose de découvrir le travail de la terre à travers différentes visions d’artistes et techniques issues d’une tradition millénaire et d’innovations. Sculptures, vases ou installations révèlent la variété des créations qu’inspire la céramique, qui connaît actuellement un véritable renouveau. Si chacun révèle ici sa propre interprétation, les sculptures de Gisèle Buthod-Garçon s’imposent tout simplement. Après leur modelage, ces pièces sont habillées d’un émail délicat, puis sont confiées au four et à l’enfumage selon la technique du raku qui en révèle la magie. « Pour moi ce sont bien les cultures qui voyagent dans l’espace et le temps. Le mouvement des idées aide à la liberté des formes et c’est cela qui me permet d’avancer dans mes recherches », confie l’artiste. Ces créations se dressent comme des totems aux amples courbes simples et sobres, témoins de temps immémoriaux où l’homme et sa terre ne faisaient qu’un. Ces formes pleines aux couleurs nuancées de gris ou de marron exercent un pouvoir magnétique tant sur l’œil que sur la main qui n’ose même les effleurer ! Vases aux contours irréguliers, aux rondeurs mouvantes et autres pots offrant parfois une myriade de minuscules perles en grappe sont rassemblés en une famille tout de blanc vêtue. Clémentine Dupré utilise la porcelaine, qu’elle engobe et émaille. Pratiquant soit le tournage pour son côté instinctif et sensuel, soit le coulage dans des moules de plâtre pour son côté réfléchi, l’artiste peaufine sa recherche du geste au service d’une œuvre dont le décor, savamment étudié, en souligne l’émotion et l’équilibre. « Les pièces dialoguent, se divisent et se répondent dans une communication visuelle et tactile », précise l’artiste. A la lumière du jour, se déploie le délicat travail de Daniela Schlagenhauf. Passionnée d’alphabets anciens ou modernes, l’artiste couvre ses créations de signes, de pictogrammes, de « textes » qui en constituent le décor. Aérées comme un ruban qu’une enfant s’amuserait à faire tourner ou compactes comme une grosse pelote de laine plate, elles sont lourdes du poids des mots qu’elles accueillent comme un secret. Froissées, pliées, plissées, elles sont pour l’essentiel en porcelaine. A découvrir également les œuvres de Gaëlle Guingant-Convert, Chris Gullon, Laurent Petit et Nathalie Rolland-Huckel.

Daniela Schlagenhauf, photo Jean-Philippe Humbert
Œuvres de Daniela Schlagenhauf

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Jusqu’au 20 novembre à la
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© Clémentine Dupré, photo Jean-Philippe Humbert, © Clémentine Dupré, photo Jean-Philippe Humbert, © Daniela Schlagenhauf, photo Jean-Philippe Humbert, © Daniela Schlagenhauf, photo Jean-Philippe Humbert,Titre © Clémentine Dupré, photo MLD, © Clémentine Dupré, photo MLD,Move 2 © Gisèle Buthod-Garçon, photo MLD,Résonnance II 4a+4b © Daniela Schlagenhauf, photo MLD,Résonnance II 2a+2b © Daniela Schlagenhauf, photo MLD,Move 1 © Gisèle Buthod-Garçon, photo MLD,Move 1 © Gisèle Buthod-Garçon, photo MLD
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