Delphine Coindet – La conquête d’un espace surréaliste
A l’approche de la galerie parisienne Laurent Godin, on pourrait croire qu’une croix helvétique a été détournée en néon vert pour annoncer l’exposition Solitario de la Suissesse Delphine Coindet. Il n’en n’est rien. Ce n’est qu’une pharmacie ! D’aucuns considèrent l’artiste comme un des fers de lance de la scène artistique française. Pour preuve, sa participation, l’année dernière, à la quatrième édition d’Antidote, qui une fois par an regroupe aux Galeries Lafayette certains des artistes les plus audacieux parmi les nouveaux talents de l’Hexagone. Cette fois-ci, tel un apothicaire des sens et des symboles, Delphine Coindet s’inspire de l’arte povera de Pino Pascali et Mario Mertz pour défricher les paradoxes de notre modernité. Avec Oratorio (Oratoire), elle stigmatise la pauvreté de nos dépendances consuméristes avec un verre ballon cassé, une revue licencieuse trop usagée et autres veaux d’or à jeter. Oratorio, technique mixte, (185 x 117,5 x 17 cm), Delphine Coindet, 2009
Plus loin, une Fontaine – qui prend sa source dans une boîte de mouchoirs en carton –, déverse un filet de pêche. A renvoyer le spectateur à ses objets quotidiens, Delphine Coindet identifie de nouveaux codes d’expression. Rivée au mur dans une enfilade de losanges aléatoires, tant par leurs formes que par leur matière, l’installation Solitario suggère les reflets inexistants ou déformés qu’impose notre société. Se jouant ainsi de l’individu comme de son environnement, l’artiste propose un Cosmos fait de poutres robustes où traînent, comme en équilibre, des avirons imposants croisant des boules de bowling statiques. Une structure en équilibre, ouverte à tout vent, et qui nous rappelle la menace latente de la chute à venir, comme une métaphore de notre humaine condition. Et comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, personne n’ose rien toucher, de peur que le plancher ne s’effondre. Puisque l’univers ne saurait bouger, à quelles illusions, nous, simples fourmis, pourrions-nous prétendre ? Peut-être réagir, à tout le moins. Retour à l’air libre ; on découvre ce que l’on s’étonne d’avoir ignoré en arrivant : Ecran 00, œuvre de papier qui laisse échapper en son centre une chaîne à gros maillons. A croire que, lucide, même l’artiste se sait, sinon enchaînée, du moins dépendante du temps et de l’espace.
Solitario, technique mixte, (185 x 117,5 x 17 cm), Delphine Coindet, 2009
This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Cookie settingsACCEPT
Privacy & Cookies Policy
Privacy Overview
This website uses cookies to improve your experience while you navigate through the website. Out of these cookies, the cookies that are categorized as necessary are stored on your browser as they are essential for the working of basic functionalities of the website. We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. These cookies will be stored in your browser only with your consent. You also have the option to opt-out of these cookies. But opting out of some of these cookies may have an effect on your browsing experience.
Necessary cookies are absolutely essential for the website to function properly. This category only includes cookies that ensures basic functionalities and security features of the website. These cookies do not store any personal information.
Any cookies that may not be particularly necessary for the website to function and is used specifically to collect user personal data via analytics, ads, other embedded contents are termed as non-necessary cookies. It is mandatory to procure user consent prior to running these cookies on your website.