Le 4 avril dernier nous quittait l’extraordinaire Jean Dupuy artiste hors normes, charismatique et singulier. Or nous n’avions pu lui rendre hommage alors que l’artiste activiste avait encore en mars 2019 organisé l’exposition au pied levé d’une vingtaine d’artistes femmes, que nous avions relayée, Cabinet pique-nique, à la villa Calmine à Nice, par solidarité avec le mouvement #balancetonporc, que l’énoncé amusait mais que l’ignominie des faits avait frappé.
Du 2 au 14 février, tous les jours à 13 h (sauf mardi 8 février ainsi que les mardis 22 février et 1er mars) au cinéma Le Saint-André des Arts, l’auteur-réalisateur, Gilles Coudert, également producteur et éditeur d’ a.p.r.è.s production et éditions, lui rendra hommage par un très beau film portrait, Jean Dupuy, Ypudu, auquel ont concouru des amis et des personnalités engagées du milieu de l’art et, qui viendront lors des projections témoigner de la formidable espièglerie créative d’un personnage aux multiples vies : pionnier de l’art technologique avec son fameux Cône pyramide propulseur de poussière en interaction avec les battements de cœur du spectateur, performeur et grand ordonnateur de soirées artistiques dans le New York effervescent des années 1970 où il invita notamment au cours d’un dîner de trois cents personnes (Soup & Tart à la Kitchen) une quarantaine d’artistes à réaliser des performances de moins de deux minutes, Jean Dupuy fut peintre, sculpteur, anagrammiste et poète jusqu’à son dernier souffle, retiré à Pierrefeu depuis les années 1980, dans son nid d’aigle perché au sommet d’une montagne de l’arrière-pays niçois.
C’est là que le film de Gilles Coudert prend place pour raconter le destin singulier, sensible et romanesque de ce petit garçon né à Moulins le 22 novembre 1925, qui hérita d’un zéro et d’une heure de colle pour la fabrication de sa première anagramme YpuduQ ! Ainsi se tisse dans un échange entre l’artiste et le réalisateur, accompagné des interventions de Patricia Brignone, Catherine Cattaneo, Augustin Dupuy, Alexandre Gérard, Arnaud Labelle-Rojoux, Éric Mangion, Jeffrey Perkins, Julia Robinson et Christian Xatrec, l’histoire intime d’une traversée contemporaine de l’histoire de l’art, étayée par des images d’archives, pour la plupart inédites ! Mais au fait qu’elle anagramme Jean Dupuy aurait-il fait de « Un film de Gilles Coudert ?»* La réponse ci-dessous.
Et pour ceux qui ne pourront nous rejoindre au Cinéma Saint-André des arts en février, un coffret DVD : j’idée variations sur Jean Dupuy a été édité par a.p.r.e.s éditions avec le concours du Centre national des arts plastiques accompagné d’un livre où sont consignés les textes originaux de Pierre Baumann, artiste, chercheur en art et professeur à l’Université Bordeaux Montaigne, de Patricia Brignone, historienne des arts, critique et enseignante, de Jean-Baptiste Delorme conservateur du patrimoine, responsable de la collection Arts plastiques 1945-1989 au Cnap, d’Arnaud Labelle-Rojoux artiste et auteur de plusieurs livres sur la performance et notamment Jean Dupuy, d’Éric Mangion, directeur du centre national d’art contemporain de la Villa Arson à Nice et de Julia Robinson, professeure associée en histoire de l’art moderne et contemporain à l’Université de New York.
* Solution de l’anagramme : Le singe du docteur film !
Informations complémentaires : Du 02 au 14 février, tous les jours à 13 h (sauf mardi 08 février) ainsi que les mardis 22 février et 1er mars au cinéma Le Saint-André des Arts 75006 Paris. Première le 2 février à 13h en présence du réalisateur.
a.p.r.e.s production / éditions : 52 avenue Parmentier 75011 PARIS.
Contact > apres@netcourrier.com – www.apres-production.com