En 2018, sautons dans l’avenir !

7 h 15. Sur le quai de la station Denfert-Rochereau, ce n’est pas l’affluence des grands jours. A côté de moi, deux filles et un garçon discutent. Dormir ou ne pas dormir ? Telle est la question. A l’intérieur du wagon, le calme règne. Les uns encore grisés par une nuit festive, les autres, concentrés sur un objectif : arriver à l’heure gare du Nord. Nous sommes le premier janvier et si tout se passe comme prévu, ce jour servira d’étalon au reste de l’année. Le Thalys est à quai. Nous passons sous des portiques métalliques sans trop savoir si ce sont ceux promis suite aux attentats ou des modèles d’apparat. Certains d’entre nous doivent soumettre leur valise au détecteur, d’autres non. Est-ce le fait du hasard ou à la tête du client ? Personne ne fait même mine de poser la question. Trop pressé de rejoindre son wagon. S’assoupir, lire, rêver. L’ordi est bien au chaud dans sa sacoche. Il va y rester. La lumière du jour tarde, 2017 en profite. Elle joue les prolongations. Quelques souvenirs se disputent la vedette. Il y a là airs entêtants, challenges réussis, rencontres fortuites, rendez-vous manqués et livres encore ouverts. Des centaines de publications sur le site et les réseaux sociaux témoignent de la richesse de cette année qui ne fut pas mauvaise, loin de là. De la kyrielle d’images retenues par ma rétine se détachent l’œuvre phénix de Gao Bo, l’incursion dans le paradis de Florence Obrecht et Axel Pahlavi, Marc-Alain Ouaknin une main posée sur une pile de livres et le verbe engagé à rendre saisissable le Golem, Ai Weiwei déambulant dans Venise, Hervé Fischer et Fred Forest applaudis au Centre Pompidou, la première exposition en France de Mobile Art, le ciel tunisien et toutes les amitiés qu’il a vu naître, le combat des artistes samis et les visages de ceux avec lesquels j’ai le bonheur de travailler. Contrairement à l’habitude, nous n’avons pas eu le temps de vous faire connaître nos chouchous de l’année. Vous avez désormais une idée des miens pour 2017. Il fait un temps splendide et inattendu à Amsterdam. Les rues vibrent au rythme lent et enthousiaste de tous les heureux qui ont la chance de respirer en ce premier jour de l’année. Au Stedelijk Museum, un seul billet permet de tout voir, tout admirer, tout photographier pour tout partager. La raison de ma présence ici est précise : je n’ai pas pu résister à l’invitation contenue dans le titre d’une exposition : Jump into the Future (Sauter dans l’avenir) ! Mon idée pour 2018 : en faire une ligne de conduite. De l’expo, je ne vous dirai rien de plus maintenant. Sachez néanmoins que ce saut fut bien récompensé. Jusqu’à me permettre, plus tard dans la journée, de découvrir des œuvres toutes lumineuses au fil des canaux. Souhaitons qu’en 2018, l’art soit la vie. La vie envisagée comme une performance. Enthousiasmante et synchronisée à nos battements de cœur. Une année des rythmes, comme l’a baptisée Jean-Claude Mocik. Du souffle, aussi.
L’ensemble de la rédaction d’ArtsHebdoMédias vous présente ses meilleurs vœux pour 2018. Que cette année soit généreuse en tout. Que l’art soit une réjouissance, un refuge et un moyen exemplaire d’expression.

Pour débuter l’année sous le signe de la poésie, voici un petit cadeau vidéo signé Sasha Godé-Walter avec la complicité d’Orevo !

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