Depuis l’installation de son atelier à Arles en 2016, Muriel Toulemonde développe, en parallèle à une exploration de la vidéo comme matériau temporel, un travail qui prolonge l’expérience de l’enregistrement et de la durée dans la pratique du dessin.
Dans l’exposition Passe Temps, Killing Time orchestrée en collaboration avec Mélanie Bellue, commissaire et directrice de la galerie Lhoste qui célèbrait ses dix ans en juin, une vingtaine d’œuvres récentes mettent en jeu dans la fraîcheur du Palais de l’archevêché, une combinaison corps-temps-espace jusqu’au 25 juillet : entre improvisation et écriture automatique, la répétition du geste renvoie aux athlètes de ses vidéos. Souvent les corps, humains ou animaux, sont mis à l’épreuve de la répétition dans le cadre de séances de rééducation ou d’entrainement. Mais contrairement à celui du sportif qui cherche la performance, le travail de Muriel Toulemonde semble vouloir retrouver un geste initial, voir primitif. C’est un processus mental autant que physique. Le dessin, effectué à deux mains simultanément et en symétrie, advient comme une inscription. La main de l’artiste devient alors une sorte d’outil de mesure, comme un sismographe retranscrivant les ondes du corps. C’est ce mouvement, concentré dans la durée sur l’espace du papier, qui fait dessin. Au différé et distancié de la vidéo répond le présent et le tactile du dessin. Le rouleau, dans l’ensemble de ce parcours, apparaît comme figure essentielle d’une matérialisation du temps.
Passe Temps, Killing Time, Muriel Toulemonde Palais de l’archevêché, Arles jusqu’au 25 juillet 2020 tous les jours de 11h à 13 h et de 14 h à 18 h en entrée libre, sauf le dimanche.