Louis Le Kim, lauréat du salon DDessin{20}

 

« Sant titre », mine de graphite sur papier  par Louis Le Kim,  galerie Belem présenté par la galerie Leymarie au salon DDessin{20}. ©Orevo

Dessinées à la mine graphite sur papier et convoquant l’art de la combinatoire dans une exploration vertigineuse de l’infini, les architectures tubulaires de l’artiste Louis Le Kim remportèrent cette année le prix Ddessin dont la huitième édition fermait ses portes après cinq jours de salon (du 16 au 20 septembre 2020).

Si les enchevêtrements bétonnés de Louis Le Kim, figés dans l’angle photographique d’une composition géométrique implacable, nous rappellent dans une version brutaliste, contemporaine, les constructions impossibles du néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), c’est peut-être parce que l’univers de ce jeune artiste né en 1990  s’ancre dans les labyrinthes et les sous-terrains, d’anciennes industries – bases de lancements de missiles, usines électriques, centrales thermiques ou installations pétrolières -, dans des zones de non droit ou de guerres, dont les vestiges fantomatiques hantent ses dessins mais aussi sa peinture et sa photographie.

Sous la verrière climatisée de l’Atelier Richelieu, l’artiste franco-américain d’origine vietnamienne était présenté par le galeriste Benjamin Leymarie, mais l’on peut découvrir un corpus d’œuvres bien plus large à la galerie Belem à Paris qui le représente : on y apprend que cet ancien élève de la Villa Arson et des Beaux-arts de Paris s’est aventuré jusqu’aux terres irradiées de Semipalatinsk après des essais nucléaires russes à répétition dont il ramène des prélèvements sous forme de photographies, d’objets, vidéos, lui servant de laboratoire de recherches et de carnets de notes.

Ainsi les architectures dystopiques de Louis Le Kim lui permettront de bénéficier de trois semaines à La villa Saint-Louis Ndar, fief de l’Institut français à Saint-Louis du Sénégal, conçu comme un espace pluridisciplinaire de recherche et de création. En contrepartie, du prix DDessin{20}

l’artiste globe-trotteur devra l’année prochaine, restituer pour la neuvième édition du  salon, une œuvre produite dans le cadre de cet échange hors-les-murs. Nous attendons avec impatience le fruit de  nouvelles explorations architecturales en Afrique !

 

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