Les trophées Next-Image d’Huawei ou la naissance d’un fonds

Si les technologies électroniques mobiles allègent les usages, les stratégies d’hier font encore le poids : avec la création en 2017 du prix Next-Image, le géant chinois de la téléphonie mobile Huawei mobilise les photographes de « smartphones » qui, tout en nous donnant le pouls du monde, concourent à la création d’un fonds d’images fixes et en mouvement. Ainsi le 8 octobre dernier, à partir de plus d’un million de prises de vue inscrites au concours 2020, le jury constitué de photographes professionnels rendait son verdict, créditant par les honneurs d’un prix, accompagné d’une dotation financière, une soixantaine de lauréats répartis selon six catégories d’images fixes ou mobiles.

En cette année de distanciation sociale liée à la pandémie en cours qui touche l’ensemble de la planète, ce sont des images d’amour, de sérénité et d’un retour à la nature qui ont sensibilisé le jury composé de l’Américain Steve Mc Curry,figure emblématique chez Magnum Photo, d’Elizaveta Porodina, photographe de mode russe habituée des podiums, de la Suédoise Karolina Henke, commissaire de Profoto, et du Canadien Reuben Krabbe, spécialiste des sports extrêmes ; tous les quatre, à parité égale ont été épaulés, par deux dirigeants stratégiques des ventes et du marketing de la marque Huawei, Andrew Garrihy et Li Changzhu.

The Hug de Sune Pedersen (Danemark), Grand Prix du jury « Hello Life! ».

Ainsi le 8 octobre, à partir d’un fonds 2020 de plus de 1,19 million de prises de vue provenant de 120 pays différents et à l’issue de 114 jours d’observation, le jury Next-Image a couronné trois lauréats pour un « Grand prix du jury » qui récompensa le Danois Sune Pedersen, dans la section « Hello Life! » : « The Hug sortait du lot, souligna Reuben Krabbe, c’est une communication instantanée plus puissante que les mots, il n’y a pas besoin de légende […] C’est une image parfaite. Elle parle de notre humanité, de l’humanité aujourd’hui, de la distance et de la proximité que nous ressentons tous : même dans nos émotions les plus puissantes en 2020, il y a toujours une barrière. » Le lauréat Sune Pedersen a été témoin d’un instant d’une grande intimité dont il a su capturer à la fois l’intensité et l’aspect incongru émanant d’une étreinte entre un grand-père et ses deux petits-fils, séparés par une protection de plastique. C’était le jour de l’anniversaire de l’un des deux enfants et la première fois que le grand-père quittait son domicile depuis le début de la pandémie.

Résilience, série de 9 clichés de Carloman Macidiano Céspedes Riojas (Argentine), Grand Prix du jury « StoryTeller » 2020.

La série Résilience de l’Argentin Carloman Macidiano Céspedes Riojas fut couronnée du Grand Prix « Storyteller » – un nouveau format mis en place cette année. « Elle nous rappelle combien chaque situation, même la plus tragique peut comporter deux facettes, commenta Krabbe : 2020 est une histoire de drame, de solitude, mais c’est aussi un rappel au calme, à la simplicité. Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Où est-ce que j’habite ? Comment trouver la paix ? C’est aussi un temps de contemplation ; nous regardons tout de plus près, or L’essai photo de Carloman Macidiano Céspedes Riojas montre tous ces sentiments, et plus encore. » Steve McCurry loua également  le travail du photographe sur la lumière, l’atmosphère et la composition d’un bel équilibre de grâce et de sérénité visant l’harmonie dans cette série constituée de neuf clichés.

Horses in the Blood de Lin Haiyin (Chine) – Grand Prix du jury « Live Moments » 2020.

Le troisième Grand prix  dans la section « Live Moments » fut attribué à la jeune  Chinoise Lin Haiyin, pour sa vidéo de quatre minutes, dans laquelle le maître d’un cheval raconte, dans l’ancien dialecte tadjik, l’histoire inséparable de son peuple avec les chevaux depuis des générations. « Je porte avec moi ce court-métrage depuis que je l’ai vu la première fois ! J’aurais aimé l’avoir fait moi-même, s’est exprimée, avec une sincérité spontanée, Karolina Henke, et j’aimerais en savoir plus sur le cavalier et son petit-fils, le garçon cheval ! » C’est bien là, la force du « storytelling », d’un bon documentaire même très court : aiguiser la curiosité, le désir de connaissance de l’autre susciter l’empathie ! On notera d’ailleurs un réel engouement pour un nouveau format en vogue, le Vlog ou l’enregistrement et le partage de vidéos très courtes : cette année, le nombre de soumissions, dans la catégorie ad hoc,  « Timeline », a  été multiplié par 22 en comparaison avec 2019. Dans d’autres sections du concours, on découvre  de nombreux travaux portant sur les enfants, le pouvoir des femmes, l’environnement naturel et les questions sociales. Photographe documentaire, véritable « ethnologue visuelle » dont le travail fut exposé au Parlement Européen, la  Française, Alexandra Dinca, fut  primée pour Hide out, son cliché en clair obscur  d’une petite fille, semblant toiser le monde au sortir de sa cachette.

Hide out ©Alexandra Dinca ( France).

Chaque gagnant du Grand Prix reçut jusqu’à 10 000 dollars du fonds de création Next-Image, tandis que les gagnants des trois autres catégories furent gratifiés de 1 000 dollars chacun. Cinquante candidats ont obtenu un Deuxième Prix, et cinq autres, des Mentions Honorables. Tous les lauréats furent dotés d’un appareil Huawei P40 Pro ! Ainsi depuis 2017, tout en valorisant l’image du géant chinois dans les milieux créatifs, les trophées annuels Next-Image contribuent à la création d’une plateforme mondiale d’imagerie statique et dynamique à travers son propre réseau Huawei Community et celui d’Instagram.

Pour plus d’informations> https://gallery.consumer.huawei.com

Crédits> Image d’ouverture : cliché issu de la série Résilience, Grand Prix du jury « StoryTeller » ©Carloman Macidiano Céspedes Riojas. The Hug ©Sune Pedersen, Resilience ©Carloman Macidiano Céspedes Riojas, Horses in the Blood ©Lin Haiyin, et Hide out  ©Alexandra Dinca.

 

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