Impossible de manquer la billetterie. Habituellement installée à quelques mètres de l’entrée, la voici désormais sur le quai, face à la station de vaporetto Arsenal. Pendant les 7 prochains mois, Venise va vivre au rythme de l’art contemporain. Des milliers d’œuvres ont traversé tous les continents pour s’exposer sous la bannière Foreigners Everywhere, Etrangers Partout, décidée par le commissaire de la 60e Exposition internationale d’art, Adriano Pedrosa. Sans plus attendre, ArtsHebdoMédias vous propose un petit tour. Non qu’il s’agisse déjà de notre sélection – elle viendra plus tard – mais plutôt d’une volonté de partager une ambiance. Et pour cela rien de plus simple et de plus direct que des images. Nous espérons que cette introduction inhabituelle provoquera votre curiosité (nous avons soigneusement et délibérément évité de trop en montrer) et l’envie irrépressible de faire votre valise pour apprécier par vous-même l’aura des œuvres, la hardiesse de certaines propositions, l’inlassable beauté des palais vénitiens et la sagesse (parfois un peu convenue) de l’exposition officielle. La Biennale de Venise ne peut se résumer en un avis lapidaire (comme trop souvent nous l’entendons des blasés de tout poil), elle se visite. Il faut du temps pour laisser infuser tout ce qui a été vu en quelques jours et partager avec justesse le travail colossal qu’un tel événement exige. Tant du côté des organisateurs publics et privés que des artistes participants. Voici donc une première impression de cette édition anniversaire. Sachez que la manifestation vous attend jusqu’au 24 novembre et, quant à nous, nous y reviendrons.
Jim Dine, Dog on the Forge, jusqu’au 21 juillet, Palazzo Rocca Contarini Corfu, Dorsoduro.
From Ukraine: Dare to Dream, jusqu’au 1er août, Palazzo Contarini Polignac, Dorsoduro.
Pavillon central des Giardini, façade investie par MAHKU (Movimento dos Artistas Huni Kuin), jusqu’au 24 novembre.
Pavillon central des Giardini, Giulia Andreani, Pour elle toutes (Myrninerest), 2024, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de l’Autriche, Giardini, Anna Jermolaewa, Untitled (Telephone Booths), 2024, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de Venise, Giardini, l’atelier de Safet Zec, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de Roumanie, Giardini, Serban Savu, What Work Is, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon du Japon, Giardini, Yuko Mohri, Compose, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon des Etats-Unis, Giardini, Jeffrey Gibson, the space in wich to place me, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de France, Giardini, Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune, Julien Creuzet, jusqu’au 24 novembre.
Arsenale Institute for Politics of Representation, William Kentridge, Self-portrait as a coffee-pot, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de l’Éthiopie, Castello, Tesfaye Urgessa, Palazzo Bollani, jusqu’au 24 novembre.
Wallace Chan, Transcendence, Chiesa di Santa Maria della Pietà, Castello, jusqu’au 30 septembre.
Fondation Louis Vuitton, Ernest Pignon-Ernest– Je est un autre, San Marco, jusqu’au 24 novembre.
C’est au Ca’ Giustinian (Palazzo Giustinian) que se déroule la cérémonie de remise des prix et d’ouverture de chaque Biennale. Il sert aussi de librairie pour l’événement et de lieu d’exposition, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de Géorgie, San Marco, Art of Seeing – States of Astronomy, jusqu’au 24 novembre.
Palazzo Loredan, Invisible questions that fill the air, James Lee Byars et Seug-Taek Lee, Campo Santo Stefano, jusqu’au 25 août.
Futur Sanlorenzo Arts, ouverture prévue en 2025, Michelangelo Pistoletto, Third Paradise Quick Response, 2024, Dorsoduro.
Fondation Accademia di Belle Arti di Venezia, Josèfa Ntjam, swell of spæc(i)es, Spirito Santo et aussi au Palazzina Canonica, Castello, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de la Mongolie, Arsenale Castello, Discovering the Present from the Future, Ochirbold Ayurzana, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon de la Grande-Bretagne, Giardini, Listening all Night to the Rain, John Akomfrah, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon du Bénin, Arsenal, Everything Precious is Fragile, Chloé Quenum, Moufouli Bello, Ishola Akpo, Romuald Hazoumè, jusqu’au 24 novembre.
Bassin de l’Arsenal, keepers of krown, Lauren Halsey, 2024, jusqu’au 24 novembre.
Pavillon du Sénégal, Arsenal, Bokk-Bounds, Alioune Diagne, jusqu’au 24 novembre.
Isola di San Giorgio Maggiore, plusieurs expositions collatérales à la Biennale, notamment celle très agréablement légère d’Alex Katz (jusqu’au 29 septembre) et celle terriblement noire de Berlinde De Bruyckere (jusqu’au 24 novembre).
Palazzina Masieri, nouvellement investi et promu par la galerie Negropontes, Dorsodouro, sur rendez-vous.
Chiesa di San Giovanni Evangelista, San Polo, Dream Cathedral. NFT Huemin propose aux visiteurs de se confesser et de découvrir leurs paroles traduites en images par une IA, jusqu’au 2 juin.
Pavillon de l’Estonie, Chiesa di Santa Maria delle Penitenti, Cannaregio, Hora Lupi, Edith Karlson, jusqu’au 24 novembre.
Palazzo Diedo, nouveau lieu d’art contemporain, San Marcuola, Janus, Urs Fischer, Piero Golia, Carsten Höller, Ibrahim Mahama, Mariko Mori, Sterling Ruby, Jim Shaw, Hiroshi Sugimoto, Aya Takano, Lee Ufan, Liu Wei, jusqu’au 24 novembre.
Galleria Giorgio Franchetti, Ca’ d’Oro, Wrecks-Landings, César Meneghetti, jusqu’au 15 septembre. L’installation est un hommage aux 3129 enfants et adultes, qui ont perdu la vie en Méditerranée et sur la route des Balkans, pour échapper à la guerre, aux dérèglements climatiques et à la pauvreté.
Palazzo Grassi, Pinault Collection, Julie Mehretu, Ensemble, jusqu’au 6 janvier 2025.
Bibliothèque nationale Marciana, Musée Correr, Bernar Venet, 1961… Looking Forward!, jusqu’au 16 juin.
Quand sur le chenal de retour, nous nous imaginons aux côtés de James Bond dans Moonraker !
L’image d’ouverture évoque Culture de l’irisation ou comment être étrangère en 6 flux de Laure Molina
Annonce d’une performance de Laure Molina. La semaine dernière l’artiste française a renouvelé l’action écologique de Nicolas Garcia Uriburu, qui en 1968 avait coloré le grand canal en vert. Multipliant les couleurs, à partir de pigments non toxiques, sa culture de l’irisation a ainsi pointé la diversification des attaques que subit l’environnement naturel sur l’ensemble de la planète. La Biennale de Venise est la caisse de résonnance artistique la plus efficace et prisée au monde. En 2020, à l’occasion du 125e anniversaire de sa fondation, avait été présentée au Pavillon central des Giardini une passionnante exposition d’archives. La muse inquiète. La Biennale de Venise face à l’histoire faisait la démonstration de l’écho constant des tempêtes de l’histoire politique comme sociale du XXe siècle à travers les œuvres et actions artistiques présentés ou imposés à l’événement. Il en va de même aujourd’hui. Deux liens pour découvrir Culture de l’irisation ou comment être étrangère en 6 flux de Laure Molina. Acte 1 Jardins de la Biennale. Acte 2 Pont de l’Académie.
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