Geta Brătescu s’est éteinte

La plasticienne roumaine Geta Brătescu est décédée ce mercredi 19 septembre, à Bucarest, à l’âge de 92 ans. Née en 1926, pionnière de l’art conceptuel en Roumanie, elle était l’une des figures majeures de la scène artistique d’Europe de l’est d’après-guerre et son travail pluridisciplinaire avait fait l’objet, ces dernières années, d’un véritable (bien que tardif) engouement international : la Tate Liverpool lui avait consacré une vaste et inédite rétrospective en 2015 ; elle avait participé à Documenta 14 en 2017 et avait représenté, la même année, son pays à la Biennale de Venise. « Geta Brătescu était une authentique artiste qui, même dans les moments les plus sombres, a conservé son entrain et son goût pour la liberté, écrit Iwan Wirth, cofondateur et président de la galerie Hauser & Wirth, l’un des établissements la représentant, dans un communiqué annonçant sa disparition. Son énergie vitale l’a conduite dans de si nombreuses directions – depuis le dessin, le graphisme et la photographie jusqu’à l’animation vidéo et à la tapisserie – que même à 90 ans, elle incarnait l’esprit et la passion d’une jeune personne. Que Geta ait vécu assez longtemps pour assister à l’accueil international si enthousiaste réservé à son travail lors de la Biennale de Venise et à l’occasion de sa première exposition chez nous l’année dernière compte beaucoup. » Lors d’un entretien mené en 2012 par Christophe Cherix (voir la vidéo ci-dessus), l’un des conservateurs du MoMA, à New York, Geta Brătescu avait déclaré que les très nombreux voyages et visites de musées menés au cours de sa vie comme autant de temps de recherches lui avait fait comprendre « que l’art est quelque chose de très sérieux et qu’un artiste se doit d’être responsable ». A lire également, l’article que lui consacre Alex Greenberger sur le site du magazine américain ArtNews.

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