Dzim Bam Boum ! La danse immense et rouge de Lasdada

On chuchote dans les monts d’Ardèche qu’un Manuel pour danser une danse Immense et Rouge est déjà sous presse ! Qu’au Silence du Monde, les Editions d’artistes Le Serre de Doux ont consigné dans un beau livre de 135 pages, au format B5, sur papier recyclé, les 54 dessins et consignes de danse de Lasdada. « Redessiner dans l’espace ce qui est autour de soi avec la main avec le nez, avec l’épaule, en engageant tout le corps, dessiner en calligraphie coupée japonaise avec un énorme pinceau les  différentes parties du corps, dessiner encore mais avec une calligraphie arabe très ronde. Faire des taches, des giclures, des gribouillis ; l’espace se remplit d’encre noire qui pénètre le corps qui devient très lourd. Bouger dans l’espace noir avec ce corps très lourd ! » C’est ainsi que pendant le premier confinement l’artiste plasticienne et chorégraphe Christine Renée Graz nous faisait danser encore, lors de rendez-vous initiés en zoom ! Bam ! Et la couleur alors ? « Par le coude faire venir du rouge, comme des éclairs », dit-elle… Dzim ! « Par d’autres parties du corps aussi jouer avec le rouge vif et le noir lourd. »Boum ! Et puis… « Traverser les images corporelles librement en musique ». 

Dessin à l’encre de Lasdada L’ombre noire et veloutée de notre corps tire les ficelles de nos mouvements, 2020, extrait du manuel « Une danse immense et rouge » ©Lasdada

Lasdada était venue nous rejoindre au 24 Beaubourg, à Paris pour prendre la parole avec son corps, au nom du « Danseur  inconnu » dont les autorités avait mis le corps à l’arrêt. Nous nous étions remplis de sa belle énergie, de sa colère aussi. L’histoire de Lasdada s’est nourrie de nombreuses rencontres et inspirations – de Tanaka Min aux danseurs du Post Modern, de Lygia Clark, Anna Halprin, à Sophie Taeuber Arpn –, de l’enseignement d’Alwin Nikolaïs comme structure d’une approche de l’improvisation et de la composition, la danse comme aventure exploration. Ses dessins nous rappellent dans une radicalité un peu plus punk, ceux de Matisse dont la nudité des personnages abandonnés à leur danse, loin de toute obligation de la vie quotidienne ou professionnelle, évoquait en 1910 un rejet de la civilisation moderne.

Fondatrice du groupe LASDADA avec Skall, Piotr Fellow, Isaboubou, et de nombreux autres danseurs et artistes invités, « Christine Renée Graz, dans ses vocabulaires les plus intimes, provoque, choque, caresse, aime à être aimée, et scandalise, dit d’elle son éditeur, Laurent Marie Joubert. Elle pratique l’outrage comme l’amour, hurle, chante, roucoule, bouge à l’infini dans une gestuelle d’une richesse aujourd’hui marginalisée, celle-là même des tribus sans chef, des ilots d’enfants vieillis, de mondes clos sur des rêveries acide-métal de tempêtes domestiques sur lesquelles elle vous invite à surfer, pour vous oublier, pour tout lâcher ». Vous voilà dans le secret de la danse immense et rouge, soutenue par le danseur et chorégraphe Dominique Boivin fondateur de la compagnie Beau geste et ami de longue date de Lasdada. Pour vous procurer le manuel, préfacé par l’historienne d’art Patricia Brignone  entrée depuis longtemps dans la danse, cliquer ici. Il vous sera expédié dédicacé par l’artiste à votre adresse pour 20 € l’exemplaire. Mais d’autres manières encore de soutenir le projet sont proposées,  notamment l’acquisition de dessins de Lasdada.

Dessin de Lasdada, Creuser avec la tête un passage vers un inconnu, 2020, extrait du manuel « Une danse immense et rouge » ©Lasdada

Contact lasdada : adaddsal@gmail.com / https://lesilencedumonde.com

Visuel d’ouverture : dessin de Lasdada, Le dos et l’espace se racontent des histoires  2020  – Création pour le manuel Une danse immense et rouge  ©Lasdada

 

 

 

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