Né le 15 février 1938 à Moscou, le peintre Vladimir Yankilevsky s’est éteint dans la nuit du 4 au 5 janvier à Paris, où il vivait avec son épouse Rimma Solod depuis la fin des années 1980. Il laisse une œuvre à la fois puissante et hors normes, où la condition humaine tenait une place centrale. « Vladimir Yankilevsky a traversé un demi siècle d’histoire en s’exprimant à travers ce vocabulaire géométrique aux apparences hermétiques qui traduit cette “appréciation affective, humaine du monde”, sans jamais céder aux modes passagères et historiquement prédéfinies du réalisme socialiste russe comme l’est le Réalisme Socialiste nazi, celui de l’Italie fasciste, du Sots Art ensuite, de l’art conceptuel (simultané au Sots Art), sans jamais sombrer dans le registre de la dénonciation du système et sans alimenter le mythe de l’artiste dissident que les Occidentaux espéraient voir apparaître sur les toiles sortant d’URSS dans les années 1970. Sur ces points, il n’a jamais cédé, écrivait en 2008 l’historienne de l’art et critique Charlotte Waligōra. Libre et indomptable, il exècre les faux-fuyants, les servitudes esthétiques ambiguës que d’autres ont épousé. Allant au bout de cette intégrité intellectuelle qui le caractérise, il a fait le choix de rester sur sa seule voie, celle qui insiste sur le devoir et le pouvoir que nous avons de nous rendre libres, le choix de la dignité. (…) Yankilevsky est allé par la peinture à la rencontre de l’humanité dans sa définition originelle et l’ensemble de son œuvre fonctionne désormais comme un livre perpétuellement ouvert où s’est inscrite notre histoire, le rappel d’une condition humaine commune hors de tout cadre social, histoire d’une condition humaine où souffle l’optimisme d’un humaniste. » A lire également sur le site de Charlotte Waligōra, « L’humanité dans tous ses états – Le réalisme de Vladimir Yankilevsky ». Visuel : Vladimir Yankilevsky dans son atelier parisien. Photo DR.
Chargement de la page 
