Dimanche Soir, pour l’amour de l’art soyons des milliers à faire jouer la lumière de nos écrans à la fenêtre. Il suffit le 26 avril 2020 à partir de 21 h 00 (et dès ce soir) de se connecter au site-logiciel www.citylightsorchestra.net conçu par Antoine Schmitt, artiste activiste d’un art digital international dont les mouvements de particules parfois encadrés pour la bonne cause à la galerie Charlot qui le représente à Paris, sont autant de pied de nez aux systèmes de tracking sécuritaires individuels, qu’ils convoquent par une plasticité minimaliste l’intelligence sibylline d’une nuée d’étourneaux, la fluidité polarisée d’un banc de poisson, l’énergie perpétuelle d’une source ou encore bien d’autres circulations amoureuses.
Ingénieur programmeur à l’origine, depuis trente ans ce développeur hors paire préfère révéler les forces à l’œuvre dans ses propres systèmes ou bien collaborer avec d’autres artistes dans le champ de la danse, de la musique, du cinéma, de l’architecture ou de la littérature, plutôt que d’orchestrer des datas pour les banques ou l’industrie. Or dimanche soir c’est à nous de jouer : tous ensemble comme s’il s’agissait de tester notre ‘immunité de troupeau’ ou de s’évader par la fenêtre avec les photons, fermons la lumière de nos intérieurs et connectons simplement nos ordinateurs sur l’orchestre de lumière – l’écran de préférence tourné vers le mur opposé à la fenêtre ou vers le plafond, pour une meilleure résonance visuelle. La puissance de l’orchestre étant proportionnelle au nombre d’instrumentistes, les habitants d’une même barre ou d’une tour bénéficieront cette fois du privilège d’un placement en premières loges ! Mais la symphonie se joue aussi bien au sein d’un même quartier : une première expérience avait été réalisée au Square de la Montjoie, à Saint-Denis en région parisienne, avec la médiation du centre d’art virtuel Synesthésie, en novembre 2013. Depuis l’œuvre-performance a tourné dans le monde entier jusqu’à Cape Town, où les habitants exaltés sont sortis dans la rue (il faudra cette fois s’affubler d’un masque) pour admirer les pixels géants que sont devenus les fenêtres de leur cuisine ou de leur salon, vibrant à l’unisson tel un cœur ou une respiration synchronisée. Réactivée par l’artiste en plein confinement, la performance du dimanche 26 avril est soutenue par deux centres d’arts numériques d’Occitanie, Seconde Nature à Aix et Zinc à Marseille, mais son succès planétaire ne dépend plus désormais que de notre capacité à relayer l’information sous le hastag, #partageonsnosressources : « Cette partition lumineuse peut accueillir un nombre infini de participants et durer indéfiniment, explique l’artiste, l’idée étant de considérer la ville comme un grand système vivant, dont chacun fait partie !»
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