Sa voix a résonné plusieurs mois durant, au cœur du Pavillon italien de la dernière Biennale de Venise : Umberto Eco y partageait, avec la complicité du scénariste et réalisateur Davide Ferrario, ses réflexions sur la notion de mémoire dans le cadre d’une installation vidéo intitulée Sulla Memoria. Una conversazione in tre parti (Sur la mémoire. Une conversation en trois parties). Le célèbre philosophe et écrivain italien, qui s’est éteint à Milan ce vendredi 19 février – des suites d’un cancer –, y entremêlait souvenirs personnels – exercice auquel il ne se prêtait que très rarement – et références littéraires et philosophiques, évocation d’événements ayant marqué le passé et d’épisodes récents d’une Histoire en train de s’écrire. Umberto Eco était né en 1932 à Alexandrie, au nord-ouest de l’Italie. Fin observateur de la culture populaire contemporaine et des médias, il a toujours résolument ancré ses recherches dans une optique pluri et transdisciplinaire. Parmi ses inoubliables écrits, citons L’œuvre ouverte (1962), un essai ayant fait date dans l’appréhension et la compréhension de l’expérience artistique. « Toute œuvre d’art, alors même qu’elle est forme achevée et “close” dans sa perfection d’organisme exactement calibré, est “ouverte” au moins en ce qu’elle peut être interprétée de différentes façons sans que son irréductible singularité en soit altérée, y écrivait-il notamment. Jouir d’une œuvre d’art revient à en donner une interprétation, une exécution, à la faire revivre dans une perspective originale. »
Disparition d’Umberto Eco
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