Hier, la galerie Richard, à Paris, écrivait : « C’est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès d’Alain Kirili le 19 mai à New York, à l’âge de 74 ans. Né en 1946 Alain Kirili est reconnu pour ses sculptures en fer forgé, mais aussi en plâtre. Classifié comme post-minimaliste, il s’en est affranchi et a mis en avant la sensualité, la spontanéité et l’improvisation avec des esthétiques plus complexes. Il a beaucoup contribué avec Ariane à faire partager sa passion pour le free jazz en organisant très régulièrement des concerts dans son loft, à Tribeca. Ron Gorchov et Alain Kirili ont offert une très belle exposition à Galerie Richard, en 2009 intitulée « Célébration de la main: l’art de Ron Gorchov et Alain Kirili ». A l’occasion de cet événement, Florent Founès écrivait pour ArtsHebdoMédias : « Installé à Paris, partageant son temps entre New York et la capitale, Alain Kirili est l’initiateur de cette rencontre et de ce dialogue à deux sur le thème de la Célébration de la main. Sculptures en liberté, en équilibre, ses œuvres dansent, aériennes, filiformes. Ardent défenseur de l’art contemporain et farouche contempteur du kitsch façon Jeff Koons, il affirme qu’“un sculpteur qui ne peut plus créer, et ce sont Rodin et Carpeaux qui nous deviennent étrangers”. Une de ses œuvres parmi les plus récentes, Funambule, rend hommage au beau texte de Jean Genet, long et déchirant poème d’amour dédié à un jeune acrobate suicidé à 28 ans. Ce sont ici de fines barres en fer dont les spirales sont comme aspirées vers le haut, Equivalences, appuyées à la verticale contre un mur. Fragilisées, leur posture rappelle la précarité de l’existence, l’éphémère équilibre qui maintient en vie, l’appréhension que les barres ne s’écroulent ; une liberté en sursis. Martelées, façonnées, malaxées par la main, elles se subliment, se font chair, sensualité retrouvée, défi gracile et angoisse conjurée. D’autres, sculptures en terre cuite, Adamah ou Adam nous racontent la plus ancienne histoire de l’humanité ; et si certaines de ces terres portent des brisures, l’artiste les garde comme autant de blessures. Il ne signe que dans l’urgence du combat. » La rédaction d’ArtsHebdoMédias présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches d’Alain Kirili.
Lire aussi> Kirili et Lopez-Huici à Caen – Saisissante intersection.