En ville l’été, il y a ceux qui n’ont pas le choix, ceux qui peuvent partir en dehors des vacances scolaires, les touristes et les amoureux des terrasses ombragées, du flot ralenti des voitures, des promenades un cornet de glace à la main. En ville, l’été, ce peut être le bonheur ! Et pour ceux qui aiment l’art contemporain, cette période se révèle même idéale, les programmations des institutions artistiques rivalisant d’intérêt et d’originalité. Alors que les grandes vacances touchent à leur fin, voici quelques idées de visites à entreprendre avec vos enfants avant qu’ils ne reprennent le chemin de l’école !
La carte postale en liberté. Plonk & Replonk est le nom de baptême atypique d’un collectif suisse, créé en 1995 par Jacques et Hubert Froidevaux, qui a fait du détournement et de l’humour les moteurs de sa démarche qui a pour support favori… la carte postale ! « Nos cartes sont composées et mises en scène à partir de documents photographiques remontant, dans leur grande majorité, à la première moitié du XXe siècle. Légendées dans une perspective “nonsensique”, poétiquement décalées, colorisées ou sépia, elles s’efforcent de donner une vérité documentaire à des situations ou événements plus ou moins absurdes et impossibles. » Une bonne dose de gaieté dont les Champs libres, à Rennes, vous invitent à venir profiter tout l’été dans l’escalier de la bibliothèque.
Humour à la carte, jusqu’au 2 novembre aux Champs Libres, à Rennes.
Contempler la danse cosmique des éléments. Sa vision contemplative du monde, la Danoise Lin Utzon l’a forgée au contact des espaces désertiques des hémisphères Nord (Groenland) et Sud (Australie, Amérique). Pour sa première exposition française, Cosmic Dance, elle présente au Musée de la chasse et de la nature, à Paris, plus de 350 œuvres récentes illustrant la diversité de ses moyens d’expression à travers dessins, peintures, sculptures et autres photographies. Ses travaux expriment son attachement à la nature traduit par des œuvres graphiques inspirées de la structure des végétaux, des rochers et de la mer. Sa démarche artistique repose sur la simplification des formes et la répétition du geste, constamment à la recherche des traces de vie les plus primitives qui contribuent à l’harmonie de la danse cosmique des éléments.
Cosmic Dance, jusqu’au 14 septembre au Musée de la chasse et de la nature, à Paris.
Il était une fois… les super-héros ! Ils constituent l’essentiel des mythes fondateurs de la culture populaire moderne et façonnent le portrait du héros dans l’imaginaire collectif. Il ne reste que quelques jours pour découvrir, au Musée de l’art ludique à Paris, la première rétrospective consacrée aux super-héros Marvel. Spectaculaire, l’exposition dresse un panorama de l’univers promu par le célèbre éditeur américain à travers la présentation de près de 300 planches originales nées du talent d’auteurs emblématiques, tels que Stan Lee, Steve Ditko, John Romita et bien d’autres… Le focus consacré aux studios Marvel, producteurs des films Avengers, Iron Man, Thor et Captain America, rassemble plus de 200 travaux qui ont permis la « renaissance » de ces super-héros en les adaptant au cinéma. Les personnages et leurs costumes, le design de leurs multiples véhicules et accessoires, ainsi que les différentes étapes de préproduction n’auront plus de secret pour le visiteur.L’Art des Super Héros Marvel, jusqu’au 7 septembre au Musée de l’art ludique, à Paris.
Quand la nourriture inspire l’art. Davantage qu’un acte de survie, manger peut aussi être une façon d’incorporer de l’imaginaire et de s’approprier les qualités et/ou vertus des aliments absorbés. De fait, la puissance symbolique qui accompagne la nourriture dans la plupart des cultures se traduit notamment dans l’art contemporain par une réflexion critique sur notre monde et la société actuelle. A la fois sérieuse dans son questionnement et festive dans sa démonstration, l’exposition L’art fait ventre proposée par L’Adresse Musée de La Poste au Musée du Montparnasse, à Paris, présente un ensemble de peintures, installations et vidéos témoignant du caractère hautement esthétique de la nourriture et de l’art de consommer. Une manière également d’énoncer, par ailleurs, combien la création artistique naît autant des tripes et de l’estomac que du cerveau. Plusieurs performances et créations chorégraphiques ponctueront le temps de l’exposition.L’art fait ventre, jusqu’au 20 septembre au Musée du Montparnasse, à Paris.
Le Japon et l’Europe tissent des liens. La Ville d’Angers jette la lumière sur la richesse interculturelle existant entre le Japon et l’Europe en accueillant Asie-Europe 2. Présentée par le Musée Jean-Lurçat, l’exposition d’art textile contemporain confronte les travaux de 35 artistes européens et japonais venus d’horizons artistiques divers, parmi lesquels on retrouve Hisako Sekijima, Asta Fedaraviciute ou encore Françoise Micoud. Développant chacun une démarche personnelle, leurs techniques divergent entre tissage, tressage, couture, broderie ou impression. Les œuvres exposées se déploient autour de différents thèmes tels que « l’œil et la main », « les présences féminines » ou « les mémoires de la forêt », et traduiront une grande diversité d’approches à travers la vaste palette de matériaux utilisés comme le textile, le papier, le verre et le bois.Asie-Europe 2 / Art textile contemporain, jusqu’au 7 décembre au Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, à Angers.
« Métal hurlant » versus « (A suivre) ». En partenariat avec le Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture, la Cité de la bande dessinée d’Angoulême présente 1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution du 28 juin au 26 octobre. Environ 150 œuvres, réalisées du milieu des années 1970 à celui des années 1990 par quelque 43 artistes auteurs qui ont participé aux revues Métal hurlant et (A suivre), seront exposées. Le public est invité à découvrir l’activité des auteurs de cette période majeure du 9e art par le biais du rapport que ces derniers entretiennent avec la littérature, le cinéma et la science-fiction. L’exposition met en regard les différents styles des deux revues, notamment à travers leurs figures de proue qu’étaient Moebius et Druillet pour Métal hurlant ou de Robial, avec ses premières maquettes, pour (A suivre).1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution, jusqu’au 26 octobre au Musée de la bande dessinée, à Angoulême.
Cet article est extrait du numéro spécial Eté 2014 de l’e-magazine pour tablettes numériques ArtsHebdo|Médias. Quelque 300 événements estivaux d’art contemporain, sélectionnés par notre rédaction en France et en Europe, y sont à découvrir. Téléchargez à cet effet gratuitement notre application sur l’Appstore ou sur Google Play.