De Nantes à Aubagne – Escapades singulières

Avant de nous accorder une pause estivale, voici quelques propositions de rendez-vous atypiques donnés par des lieux et institutions culturelles de nos grandes villes. Le Centre Pompidou mobile fait ainsi halte à Aubagne, tandis que Nantes vous emmène en voyage au fil d’un parcours placé sous le signe de l’environnement et Troyes inaugure sa Cité du vitrail dédiée aux chefs-d’œuvre anciens comme aux plus contemporains. Toute l’équipe d’ArtsHebdo|Médias vous souhaite de très belles vacances et vous donne rendez-vous à partir du lundi 26 août pour partager de nouvelles découvertes.

Aubagne accueille le Centre Pompidou mobile

Alain Seban en a eu l’idée, Patrick Bouchain en a décidé la forme. Le président du Centre Pompidou et l’architecte ont présidé à la naissance du premier musée mobile ! Composé de modules qui s’inscrivent dans l’esprit des chapiteaux forains et des cirques ambulants, il occupe 650 m2 et, depuis octobre 2011, a séjourné à Chaumont, Cambrai, Boulogne-sur-Mer, Libourne et Le Havre. Pour sa sixième et probablement dernière étape, le Centre Pompidou mobile a choisi de s’arrêter à Aubagne, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. Il y présente une sélection d’œuvres composées de formes géométriques, développant des réflexions, instaurant des jeux et des expériences qui reflètent la richesse et la diversité de l’une des principales tendances de la création au XXe siècle, l’art abstrait, et plus spécifiquement l’abstraction géométrique. Cercles et Carrés, le titre de cette exposition, fait allusion à une association d’artistes abstraits, Cercle et Carré, fondée en 1929 et qui compta parmi ses membres Vassily Kandinsky et Fernand Léger. On retiendra, par ailleurs, le nom des trois artistes contemporains invités : Carl Andre, Daniel Buren et François Morellet.

Jusqu’au 29 septembre.

Le vitrail à hauteur de regard à Troyes

L’Aube, en Champagne, ouvre cet été au public les portes de la toute nouvelle Cité du vitrail, institution vouée à mettre à la portée du plus grand nombre son patrimoine exceptionnel en la matière. Le département réunit en effet une collection de vitraux forte de 9 000 m2 de verrières, réparties dans quelque 200 édifices religieux – de la cathédrale de Troyes aux modestes églises rurales – et offrant un panorama complet de l’art du vitrail depuis le XIIe siècle jusqu’à nos jours. Dans l’espace d’exposition permanent sont présentées vingt-cinq œuvres, civiles comme religieuses, amenées à être régulièrement renouvelées. Parmi celles à découvrir actuellement : une version contemporaine de l’arbre de Jessé par Flavie Serrière Vincent-Petit et des vitraux créé par David Tremlett pour l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Villenauxe-la-Grande. Des ateliers, espaces de découverte interactifs, projections et manifestations temporaires sont également au programme. Comme cette exposition photographique de Robert Moleda – proposée jusqu’au 3 novembre –, invitant le visiteur à pénétrer au cœur d’une cinquantaine de lieux. En complément, une carte numérique a été élaborée afin de les rendre facilement accessibles, ce dans le cadre d’un « réseau de visites » amené à s’étendre au fil des mois.

Centre Pompidou, photo Let's Pix
Le Centre Pompidou mobile@à Cambrai en 2012
David Tremlett, photo J. Philippot
Vitraux de l’église@Saint-Pierre-et-Saint-Paul@de Villenauxe-la Grande, David Tremlett, 2005
Carte verte à Nantes

Désignée cette année capitale verte de l’Europe, Nantes réactive le parcours de son « Voyage » estival – 15 km jalonnés d’étapes culturelles – en le plaçant sous le signe de l’environnement. Au programme, de nombreuses installations au cœur de l’espace public, des expositions et la création de nouveaux lieux de convivialité. Sur l’île de Nantes, une Raie manta et un Serpent des mers sont venus rejoindre le Grand Eléphant de la Compagnie La Machine ; le collectif d’architectes berlinois Raumlaborberlin a élu résidence dans la cour de l’Ecole des beaux-arts, associant étudiants, jardiniers et autres acteurs de la ville à ses pérégrinations à travers la cité ; au Jardin des plantes, carte blanche a été offerte à l’illustrateur Claude Ponti pour donner vie à son univers onirique, celui du martabaffe, des bouchanourrirs et autres crapouilles. Cet été, Nantes est bien décidée à défendre son titre de capitale de l’imaginaire !

Jusqu’au 1er septembre.

Claude Ponti
Le massif du poussin endormi, au Jardin des plantes de Nantes, Claude Ponti, 2013
La Normandie au fil de l’eau

Après une première édition, en 2010, saluée par un succès populaire – plus d’un million de visiteurs –, le Festival Normandie impressionniste revient cette année – lancé en avril, il court jusqu’à septembre – porté par une programmation placée sous le signe de l’eau. La peinture des grands maîtres y côtoie art contemporain, cinéma, photographie, musique et littérature au fil de quelque 600 manifestations de toutes envergures organisées dans cinq départements. Parmi celles offrant un regard sur la création d’aujourd’hui, notons l’invitation faite par le Musée d’art, d’histoire et d’archéologie d’Evreux au plasticien – et actuel directeur du Fresnoy, à Tourcoing – Alain Fleischer, venu engager un dialogue esthétique inédit et fascinant avec feu le peintre paysagiste Aston Knight (jusqu’au 22 septembre). A Rouen, l’Hôtel de région accueille un ensemble de sculptures et toiles de Gérard Garouste, mises en regard d’œuvres d’artistes investis dans son association La Source, créée en 1991 pour venir en aide aux enfants par le biais des arts plastiques et vivants. Pendant toute la durée du festival, une scène itinérante, initiée il y a un an par l’association et forte de la participation d’une soixantaine d’enfants, se déplace à la rencontre de territoires éloignés des lieux de culture (jusqu’au 31 août). Toujours à Rouen, le h2o propose Kaléidoscope, une exposition interactive et ludique où l’art et la science s’entremêlent. Il y est question d’optique, de lumière et de couleurs, thématiques reprises au cours d’ateliers quotidiens (jusqu’au 22 septembre). A ne pas manquer, enfin : Aqua Vitalis, manifestation présentée en deux temps à l’artothèque de Caen (jusqu’au 24 août à l’Hôtel d’Escoville et du 15 septembre au 30 décembre au Palais Ducal). Les vingt-quatre artistes réunis cet été « explorent différents aspects de la relation entretenue par l’humanité avec l’eau, précise Claire Tangy, co-commissaire de l’événement avec Paul Ardenne. Tout en étant très critiques sur notre attitude imprudente à l’égard de ce précieux liquide, certains y plongent aussi avec délice et sensualité. Ils nous donnent de quoi penser, mais nous invitent également à faire l’expérience de cet élément insaisissable. »

Alain Fleischer
Extrait de la série La Nuit des visages, Alain Fleischer, 1995
Lèche-vitrines et humeur sentimentale aux Galeries Lafayette

De Bordeaux à Strasbourg, en passant par Nantes, Marseille et Paris, les Galeries Lafayette ont présenté, durant tout le mois de juillet, la cinquième édition des Vitrines sur l’Art, destinées à donner aux passants un aperçu de la programmation des grandes institutions culturelles de leur ville, et plus particulièrement des Frac. Ce à travers un projet conçu spécifiquement pour chaque « vitrine » par les artistes et acteurs culturels concernés. A Paris, la galerie des Galeries propose par ailleurs un singulier voyage à travers différentes facettes de l’humeur sentimentale : In a Sentimental Mood est le nom d’une exposition collective et pluridisciplinaire orchestrée par Vanessa Desclaux, qui interroge tour à tour l’universalité et l’extrême singularité du sentiment amoureux. Empruntant son titre à la chanson de Duke Ellington et John Coltrane, elle réunit ainsi les œuvres de huit artistes d’horizons variés, parmi lesquels la Tchèque Jiri Kovanda, la Française Myriam Mechita, l’Américain Jack Pierson, ou encore le Britannique Alessandro Raho. Composée de films, d’installations, de sculptures et de portraits, la manifestation met tour à tour en exergue le désir, la nostalgie, la sensualité et la mélancolie, évoquant toute la complexité d’une expérience vécue à travers une iconographie contemporaine.

Jusqu’au 24 août.(Avec Samantha Deman)Retrouvez cet article et quelque 300 événements estivaux d’art contemporain, sélectionnés par notre rédaction en France et en Europe, dans le numéro spécial Eté 2013 de l’e-magazine pour tablettes numériques ArtsHebdo|Médias. Téléchargez à cet effet gratuitement notre application sur l’Appstore ou sur Google Play.

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Crédits photos
Le Centre Pompidou mobile@à Cambrai en 2012 © Centre Pompidou, photo Let’s Pix,Mes années de solitude (détail) © Myriam Mechita, courtesy galerie Eva Hober,Le massif du poussin endormi, au Jardin des plantes de Nantes © Claude Ponti,Extrait de la série La Nuit des visages © Alain Fleischer,Vitraux de l’église@Saint-Pierre-et-Saint-Paul@de Villenauxe-la Grande © David Tremlett, photo J. Philippot
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