Il fait beau, les oiseaux chantent ! Selon la formule consacrée. Le temps des vacances est bien et bel arrivé et le moment venu de s’éloigner des sentiers battus pour arpenter avec curiosité de nouveaux territoires et faire le plein de rencontres inattendues. Moult propositions culturelles animent villages et petites communes de l’Hexagone tout au long de la période estivale. Dans des jardins extraordinaires comme en pleine forêt, au bord d’un lac comme au fil d’une rivière, la création contemporaine s’expose sans compter. C’est le moment d’en profiter, seul, en couple ou en famille. Voici justement quelques idées de visites à entreprendre avec vos enfants !
Savoir vivre et se nourrir au Domaine de Chamarande. Né de la volonté d’en faire un véritable lieu de démocratisation culturelle, le Domaine de Chamarande, dans l’Essonne, souhaite présenter au public des formes artistiques à dimension politique, éducative et divertissante. Vivre(s) est ainsi une exposition exigeante et accessible, privilégiant les questionnements artistiques en résonance avec les questions sociales. Le domaine, jadis terre nourricière, renoue à cette occasion avec la gastronomie et l’alimentation en proposant des créations s’articulant autour d’une nouvelle façon de cultiver et de se nourrir. Une vingtaine d’artistes – parmi eux Michel Blazy, Pauline Horovitz, Matthew Moore, Mika Rottenberg, Åsa Sonjasdotter ou encore Barthélémy Toguo – y présentent leurs travaux comme des solutions aux multiples problèmes, liés à l’alimentation, que peuvent engendrer la démographie et le progrès technique. Le visiteur est invité à déguster différentes créations culinaires à l’image des sorbets fabriqués sur place à partir d’herbes « sauvages » cueillies sur le site.
Vivre(s), jusqu’au 26 octobre au Domaine départemental de Chamarande.
Se détendre les zygomatiques au Futuroscope.Cet été, le rire est à l’honneur au Futuroscope. Connu pour favoriser les démarches combinant des dispositifs technologiques et artistiques, dans le but de plonger le visiteur dans l’univers fantastique de l’imaginaire en associant Land Art, attractions et spectacles, le deuxième parc de loisirs en France a accueilli ainsi sept artistes dans le cadre d’un mois de résidence, au cours duquel ils ont eu à concevoir leurs œuvres autour du thème « L’art d’en rire ». Leur défi : proposer des créations, qui devraient demeurer deux ans dans le parc, provoquant spontanément le rire du plus grand nombre sans distinction d’âge. Début juillet, six nouvelles œuvres ont rejoint les vingt-deux autres installations déjà présentes dans le Parc. Elles sont le fruit d’interventions signées André Bour, Cat Sirot, Clay Apenouvon, Francis Beninca, Laurent Gongora et Régis Poisson & Sophie Prestigiacomo. Une invitation à changer de regard sur le lieu et sur le monde et à enchanter notre vision de l’avenir.
L’art d’en rire au Futuroscope, à Jaunay-Clan.
Les singuliers personnages de Gabrielle Duc. Représentations de personnages étranges dans des couleurs rares issues de ses cuissons au bois, les céramiques et autres sculptures de Gabrielle Duc sont reconnaissables à leur style bien particulier. Ses travaux, loin de toute norme artistique habituelle, sont à découvrir jusqu’au 19 octobre – dans le cadre de la première rétrospective jamais consacrée à l’artiste d’origine suisse – au Musée de l’art en marche, installé à Lapalisse, en Auvergne, dans une ancienne usine de maroquinerie réaménagée en espace culturel et artistique. Sa collection d’art contemporain populaire rassemble plus de 150 artistes de toutes nationalités et se veut représentative d’un art marginal et ignoré malgré son accessibilité à un très large public. « C’est un art populaire, un art de tout le monde, pour tout le monde », comme se plaît à rappeler Luis Marcel, directeur du musée.
Jusqu’au 19 octobre au Musée de l’Art en marche, à Lapalisse.
De l’esthétique du rire à l’Atelier Estienne. Rire jaune, humour noir, rire à gorge déployée, l’Atelier Estienne célèbre le rire dans tous ses états au cours de la 16e édition de l’Art Chemin Faisant, parcours d’art contemporain organisé à Pont-Scorff, dans le Morbihan. Jusqu’au 21 septembre, le visiteur est invité à s’imprégner tout au long du parcours d’« une création qui féconde l’instant autant qu’elle est fécondée par lui sur fond d’accidents et d’inattendus », pour reprendre les mots du critique d’art et muséologue Paul Ardenne. L’exposition rassemble les travaux d’artistes confirmés, tels que Julien Bismuth, Jean-Louis Costes ou Alain Séchas, tout en encourageant les créations d’étudiants de l’Ecole des beaux-arts de Lorient. L’expérience se propose de recenser le rire dans sa multiplicité, qu’il soit diabolique, mécanique ou impulsif, voire l’expression de la distance salutaire du visiteur face à l’œuvre qu’il appréhende.
Le rire, un parcours jaune, jusqu’au 21 septembre à l’Atelier d’Estienne, à Pont-Scorff.
Chacun sa cabane avec La vache qui rit. Cet été, la Maison de La vache qui rit se propose de répondre à la question « Pourquoi et comment construire une cabane ? ». Ce dans le cadre de l’exposition Les Constructeurs insatiables, qui se veut projet pédagogique souhaitant témoigner de la pulsion et du plaisir de bâtir, à mains nues, des structures éphémères, saisonnières et nomades. Jusqu’au 7 septembre, de jeunes architectes et designers européens présenteront cinq constructions à travers lesquelles se développe une relation nouvelle à l’environnement et à l’idée de construire son propre espace personnel. Le public est invité à retrouver des émotions enfantines au contact de ces espaces autonomes, refuges et échappatoires au monde des adultes. Les œuvres se présentent comme une alternative à la vie urbaine quotidienne, dépourvues de toute visée fonctionnelle et utilitaire, expression de conceptions architecturales totalement improbables.
Les Constructeurs Insatiables, jusqu’au 7 septembre à La maison de la Vache qui rit, à Lons-le-Saunier.
Felix Schramm et les troubles de la perception. Connu pour ses œuvres monumentales créées in situ et déformant l’architecture des lieux investis, Felix Schramm s’inscrit directement dans la tradition allemande de la sculpture construite. Il est l’invité du Frac Alsace jusqu’au 12 octobre et y présente son exposition You can’t beat time, ensemble d’installations qui frappent d’abord par leur puissance, puis par la dynamique critique et subtile qu’elles imposent au fil de la visite. Le travail du sculpteur porte essentiellement sur la nature intrigante de la perception : en jouant sur le basculement entre le plan et l’espace, il impose une expérience visuelle intense et complexe. La notion d’échelle est totalement modifiée par la grande variété de couleurs qui attire le regard dans la profondeur des œuvres par un étonnant jeu de surfaces et de percées.
Jusqu’au 12 octobre au Frac Alsace, à Sélestat.
Les coulisses de Grégoire Solotareff. Animal, l’exposition de Grégoire Solotareff, installée dans la galerie d’arts graphiques de l’Abbaye de Fontevraud, plonge les visiteurs dans l’univers de cet auteur talentueux de livres « jeunesse ». Avec cette singulière ménagerie, le réalisateur du film Loulou, l’incroyable secret, couronné d’un césar du meilleur film d’animation, s’inscrit dans une longue tradition de la création artistique, à l’instar des bestiaires sculptés au Moyen Age à l’abbaye. Pour cette exposition, l’illustrateur, né à Alexandrie il y a 61 ans, a rassemblé des peintures monumentales et une éblouissante série de sculptures dans le jardin du cloître. Des extraits du film, des croquis inédits, des lavis, des maquettes de la ville de Wolfenberg, principauté des loups, et près de 300 dessins préparatoires font ainsi visiter les coulisses de ce joli film pour enfants.
Animal, jusqu’au 30 novembre à l’Abbaye de Fontevraud.
Retrouvez cet article et quelque 300 événements estivaux d’art contemporain, sélectionnés par notre rédaction en France et en Europe, dans le numéro spécial Eté 2014 de l’e-magazine pour tablettes numériques ArtsHebdo|Médias. Téléchargez à cet effet gratuitement notre application sur l’Appstore ou sur Google Play.