Topologie de l’absence | Exposition collective

« Les six artistes du projet Topologie de l’absence ont installé ici des témoignages correspondant à des lieux particuliers qui mettent en exergue certaines géographies oubliées parce qu’elles sont monotones ou indiffèrent l’opinion. Pourtant, ces constructions en marge sont peut-être le futur patrimonial de notre société post-contemporaine. On peut d’ores et déjà remarquer la connivence, même si les œuvres ne dévoilent pas la même chose, de cet ensemble positionné au sein du centre d’art. Plusieurs territoires sont étudiés à travers leurs regards, disséqués, et nous ne pouvons nous empêcher d’établir en notre for intérieur un désir particulier de connaître, sinon les histoires de ces lieux, du moins la raison pour laquelle ils se dressent devant nous. Ce sont des narrations en plusieurs actes, où l’individu, bien qu’il devrait être protagoniste de ces fondations, est absent. (...) Par des médiums différents mais si proches – qui parfois se confondent - tels que la photographie, la peinture et la sculpture, nous sommes confrontés à des œuvres immergées dans une analogie perceptive. Elles montrent des architectures corrélées au travail ou à l’habitat ; mais sont donc toutes totalement dénuées de présence humaine. Il reste l’histoire, les témoignages de ceux qui les ont traversées ou des artistes qui ont réalisé avec leur singularité et leur propre modus operandi, des topologies qui révèle une énigmatique absence d’individus. Ces « lieux fantômes » sont, au-delà de leurs inventaires figuratifs, des indices relevés dans des contextes très précis (politique, géographique, esthétique, encyclopédique) par Caroline Bach, Anaïs Boileau, Audrey Guiraud, Guillaume Le Moine, Nelly Monnier, et Eric Tabuchi. » Bertrand Riou, directeur du CACN et commissaire de l’exposition. Visuel : Les Architectures d’entrainement (série), Eric Tabuchi, 2017.