Thomas Monin | Ocelles & paréidolies

« Puisque nos consciences se mirent souvent à nos dépens et puisque ce qui nous voit est souvent, lui-même, une forme de leurre… Puisque nos survies procèdent - aussi - des secondes de vertige que nous occasionnons chez nos prédateurs… Puisqu’avant d’être croqués, nous nous dérobons - parfois - vers d’autres points de vue… Puisqu’entre ocelles et paréidolies, ce qui est montré n’est pas nécessairement ce qui est vu… Et puisque l’oeil est - aussi - l’outil du festin, il s’agirait - voyez-vous - de concevoir un dispositif qui voit autant qu’il est vu… » Thomas Monin. Attentif à l’ensemble du monde vivant, l’artiste a intitulé son exposition Ocelles & paréidolies en référence aux taches ressemblant à des yeux qui figurent sur le plumage de certains oiseaux, par exemple, et au terme qu’utilisent les psychologues pour évoquer notre tendance à associer une forme abstraite à un élément identifiable, comme lorsqu’on croit reconnaître un visage sur un tronc d’arbre. Ces deux phénomènes liés aux illusions d’optiques sont en effet révélateurs du point de vue anthropocentrique que nous adoptons le plus souvent pour considérer notre environnement naturel et Thomas Monin, à travers dessins, sculptures, installations et maquettes de projets artistiques, veut inventer « un art animal, qui estomperait les frontières entre l'animal et nous ». Visuel : Sans titre, Thomas Monin, 2016.