Suspended Animation | À corps perdu dans l’espace numérique

Cette exposition présente des artistes qui utilisent l’animation comme outil, défiant nos conceptions de la réalité : Ed Atkins, Antoine Catala, Ian Cheng, Kate Cooper, Josh Kline, Helen Marten, Agnieszka Polska, Jon Rafman, Avery Singer explorent les réalités de l’ère de l’information, telles que l’impact des mondes virtuels sur l’expérience physique tangible ou la numérisation de l’identité. Ces artistes explorent les nouvelles réalités de l’ère de l’information continue et de la virtualité sous un angle humaniste : quel est l’impact des mondes virtuels sur l’expérience physique tangible ? Quelles sont les conséquences de la dématérialisation de l’identité ? Cet être virtuel devient-il plus réel que nous ? Elle tente de répondre à ces questions en présentant des œuvres d’artistes internationaux parmi les plus innovants sur le sujet. Transformant le 1er étage des Abattoirs en environnement immersif, ces artistes prennent en compte que la réalité n’est plus définissable selon les mêmes critères et mettent au défi notre perception de cette nouvelle humanité virtuelle. Suspended Animation, à corps perdu dans l’espace numérique organisée par le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, avec la collaboration des Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées, est l’unique étape en Europe de l’exposition présentée à Washington (10 février 2016 - 26 mars 2017), enrichie à Toulouse de trois artistes. Dans la science-fiction et la médecine, le terme "Suspended Animation" (animation suspendue) se réfère au ralentissement des processus vitaux afin de prolonger la vie en mettant le corps sur "pause". Appliquée à l’animation réalisée par ordinateur, la notion se réfère au remplacement du corps physique par le corps virtuel. Une partie importante de l’expérience humaine d’aujourd’hui se fait sur les écrans : ce phénomène conduit les artistes dans cette exposition à repenser le corps en relation à la technologie. Plutôt que d’imiter le réel, leurs œuvres recherchent comment peut s’incarner la réalité dans un monde numérique. L’animation fournit, en effet, les moyens d’étudier la relation entre la réalité et la fiction, le réel et sa simulation, les êtres humains et leurs avatars. Tout au long de l’exposition, nous rencontrons des personnages intriguant qui reflètent les mutations de ce nouvel être humain généré par la technologie. Ces travaux interrogent ainsi l’idée que le corps virtuel pourrait marquer la fin du corps réel, ou bien sa réincarnation sous une forme nouvelle. Ces dernières années, plusieurs expositions se sont intéressées à l’impact des nouvelles technologies sur l’art et sur la société. Citons récemment en Europe CO-WORKERS, l’artiste en réseau (2015-2016) au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, ou la 9e Biennale de Berlin organisée par DIS. Pensée par Gianni Jetzer pour le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, avec la collaboration des Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées, Toulouse, Suspended Animation, à corps perdu dans l’espace numérique envisage ici cette question sous l’angle de l’humanisme. Visuel : Agnieszka Polska I Am the Mouth still.