Lélia Demoisy | Entre les deux rives de l’Île fleurie

Pour sa première exposition solo dans un centre d’art francilien, Lélia Demoisy s’est inspirée de sa traversée de l’Île fleurie, longue langue de terre au milieu de la Seine qui fait face à Nanterre. Une île « réensauvagée » en quelque sorte mais qui garde des stigmates éparses de la présence humaine. Sentiers tracés, tiges de fer, morceaux de béton et bris de carrelage, un ensemble désormais recouvert par une nature vivace où foisonnent une faune et une flore insoupçonnées. De ce petit coin perdu du Grand Paris, Lélia Demoisy prélève des éléments et récupère ce que charrie la Seine de la matière du monde : végétation, bois morts, ossements. Aucun romantisme chez elle, juste une capacité à saisir les «dissonances» d’un paysage vernaculaire oublié de l’urbain. L’exposition fait se croiser, dans un juste équilibre, l’apparition et la disparition, la vie et la mort, et cette présence organique qui défie le temps des hommes et le temps de la ville. Entre sculpture, photographie et installation, l’œuvre de Lélia Demoisy aborde la question d’une réconciliation possible entre l’Homme et l’ensemble du monde vivant. Visuel > © Lélia Demoisy