Jacqueline Mesmaeker

« Depuis le milieu des années 1970, après des débuts dans la mode, l’architecture et le design, Jacqueline Mesmaeker développe une œuvre aussi discrète qu’originale, mêlant installations, dessins, films, sculptures, photographies et éditions. Partant d’intentions analytiques et de protocoles expérimentaux liés au regard et à la représentation, ses formes restent ancrées dans un univers littéraire et poétique, incluant des références à Lewis Carroll, Mallarmé, Melville ou Paul Willems. Minimal, parfois proche de la disparition, ce travail rare et précis n’en est pas moins proliférant. Il s’empare volontiers de l’espace, jouant avec l’architecture réelle et symbolique dont il révèle les structures et les lignes de force, mais aussi les failles, en déjoue les perspectives ou vient les corriger par touches délicates. Du tissu rose soulignant les interstices d’un lieu domestique jusqu’à une serre impénétrable support de projection de films, des dessins microscopiques à partir des anfractuosités des murs jusqu’à des dispositifs de cinéma multi-écrans présentant des plans d’oiseaux en vol ou une partie de football : c’est à partir d’une attention portée aux détails, aux incidents et aux situations imperceptibles que l’œuvre de Jacqueline Mesmaeker s’insère dans le réel de manière subreptice et clandestine, opérant à différentes échelles de visibilité et d’invisibilité. » Guillaume Désanges, commissaire de l’exposition. Visuel : Bourse, XVIIIe siècle. Collection J. Mesmaeker. Photo Olivier Mignon et Jacqueline Mesmaeker.