Guillaume Leblon | Pataquès

Après avoir présenté en 2018 l'exposition personnelle There is a man  and more au S.M.A.K (Gand), Guillaume Leblon bénéficie actuellement d'une exposition monographique au Palais de Tokyo (Paris) intitulée PARADE. Dans ce prolongement, l'exposition PATAQUÈS présente un nouvel ensemble de sculptures revisitées. Aujourd'hui, vivre dans une grande ville génère une forte impression de dislocation temporelle et spatiale. Lorsque Saul Anton rencontre Guillaume Leblon à New York en 2019, l'auteur souligne que les évolutions incessantes produites par la modernité, au lieu de donner la mort aux paysages d'autrefois, révèlent plutôt "l'absence totale d'un sol stable, d'une terre natale"¹. À l'image d'un monde en constante évolution, l'artiste fabrique des espaces nouveaux, des lieux que l'on ne connaît pas encore. Bien que le titre de l'exposition Pataquès évoque des associations d'éléments divers en perspective, le sol de la galerie harmonise et fait le lien entre les œuvres. Dès l'entrée, le visiteur marche sur la sculpture en entrant en contact avec la moquette souple et molle, que l'artiste a dispersé à l'envers et à l'endroit sur toute la surface du sol. D'une part, cette "seconde peau" met en relation les œuvres les unes avec les autres, d'autre part les autonomise en délimitant les espaces propres à chacune. Dans son œuvre l'espace est une affaire de perception avec et par le corps. En brouillant toutes les certitudes spatio-temporelles familières, l'exposition se transforme en un théâtre sensible à toutes les mutations, témoin du monde mouvant dans lequel nous évoluons. Visuel > © Guillaume Leblon.