Les trois artistes, qui tissent l’exposition « entre les gens », proposent des projets inédits. Mais bien qu’ils aient été pensés indépendamment, des thèmes traversent l’ensemble de la matière proposée et de nombreuses occurrences formelles se décèlent, à tel point qu’une véritable intrication d’ensemble se perçoit. Chaque projet nécessite d’opérer une sorte de « mise au point », dans une acception photographique. Effectivement, les projets ne se donnent pas à recevoir immédiatement : ici, des formes de dégradation altèrent les sujets ; là, des nuages de points enfouissent les motifs ; plus loin, la multitude d’images implique d’opérer des ramifications pour en mesurer la portée… Ainsi, le spectateur doit composer avec ce qui est donné mais aussi avec ce qui va se révéler ultérieurement, ce qui est absent, ce qui est détérioré. Pour cette exposition, les œuvres ont au final comme de la peine à dire. Elles sont à la fois pudiquement esquissées mais suffisamment rémanentes pour atteindre le public. Peut-être ont-elles alors simplement une jouissance à se laisser formuler par le regardeur ? Visuel : Gaël Bonnefon, image extraite du projet » Not a word « , 2017.
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