Dominique De Beir | Annexes et Digressions 3

Dominique De Beir entretient une relation ambiguë à la matière. D’un part elle l’altère avec des gestes mécaniques et violents. L’artiste brûle, griffe, perfore, creuse ses divers supports tel le polystyrène, le carton ou le papier. D’autre part, l’ensemble des séquelles sur la matière, l’altération de son intégrité, de sa forme, de sa couleur révèle des compositions abstraites poétiques. Poétiques par leur capacité à révéler une sensibilité à des matériaux souvent considérés comme « grossiers » et à donner une noblesse à ces matériaux industriels. Détériorer pour transcender. Une beauté brute, initiée par un geste. Dominique De Beir cultive une relation charnelle à la matière qu’elle travaille. Ses interventions font appel à des outils communs, tel le scalpel, le poinçon, le stylet ainsi que des outils qu’elle conçoit avec des artisans comme ces chaussures à pointes. Dominique De Beir présente ici des planches originales, ses Digressions. Des représentations de ses œuvres extraites de sa monographie, agrandies et retravaillées par l’artiste pour devenir une œuvre à part entière. Une mise en abîme pour revaloriser ses « modes d’explorations et procédures de travail ». D’autres œuvres de différentes périodes sont également présentées pour renvoyer de nouveau à la monographie. Visuel : Edition Annexes et Digressions, page 2 et 3, Dominique De Beir. Photo courtesy galerie Jean Fournier.