Denis Castellas

S’il a d’abord commencé dans l’abstraction minimale (exposition chez Malabar et Cunégonde en 1974), puis continué dans la figuration (même espace, 1976), le travail de Denis Castellas, n’a cessé d’évoluer à l’aune de ses contradictions. De la fin des années 1990 à aujourd’hui, c’est la peinture qui requiert à nouveau toute son attention ainsi que tous ses efforts. Totalement indifférent aux tiroirs historico-théoriques, il ne cesse de s’interroger sur l’espace pictural et le « pictural » assimilé (associé) au « vivant ». Denis Castellas a commencé à peindre au moment même où les mouvements de l’avant-garde artistique affichaient leur détermination à ramener la peinture à son degré zéro, à la soumettre aux objectifs de transparence et de neutralité totales, à l’assujettir au principe de la seule autoréférentialité. Son choix  a été et est encore tout autre. Au degré zéro, cher aux minimalistes, il oppose volontiers le second degré, engageant avec la peinture, non un dialogue de sourds mais des échanges, discrets, fragiles, subtils, « en sourdine » pourrait-on dire, avec les œuvres des grands maîtres comme avec des objets visuels, dérobés ici et là dans son environnement quotidien et qu’il garde précieusement dans sa mémoire comme autant de dépôts sédimentaires susceptibles de fleurir. Visuel > Denis Castellas, A coney Island of the mind, 2022. Tempera et huile sur toile, 200 x 170 cm.