« Avant tout, je suis sculpteur », affirme Iris Hutegger, même si son travail commence avec un appareil photo. L’artiste suisse expose pour la première fois en France sur les cimaise de la galerie Esther Woerdehoff. De loin, ses œuvres paraissent être des dessins colorés au crayon. Cependant en s’approchant, on ne perçoit pas seulement le grain de la photographie en noir et blanc, mais aussi les centaines de fils qui s’enchevêtrent sur l’image. Iris Hutegger, randonneuse passionnée des Alpes, photographie ces éléments rocheux, qu’elle connait depuis son enfance, avec un film négatif couleur mais les tire – souvent seulement des mois plus tard, pour ainsi distancier la mémoire du lieu – en noir et blanc, ce qui donne aux montagnes un grain prononcé et un aspect lunaire. Le travail de Iris Hutegger est lent, minutieux et laborieux. Avec la machine à coudre, elle apporte une couleur inédite au paysage, une végétation et une dimension géologique qui n’ont jamais existé. On ne saura rien des lieux photographiés, sinon qu’il ne s’agit que de paysages, vides de toute présence humaine ou animale et dont la végétation se confond avec la roche, hors des saisons. Visuel : LS-Nr. 1511 - 579, Iris Hutegger, 2015. Courtesy Galerie Esther Woerdehoff.
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