Inédite par son ampleur et sa sélection, l’exposition dédiée à Anselm Kiefer propose une traversée rétrospective du parcours prolifique de l’artiste allemand, depuis la fin des années 1960 à nos jours. Une soixantaine de peintures, en provenance d'importantes collections privées et publiques dans le monde et réunies pour la première fois, dialoguent avec des installations, des vitrines, des ouvrages qui composent une proposition conçue avec la complicité de l’artiste comme une suite de moments thématiques dans sa carrière. Anselm Kiefer cite très souvent dans ses compositions le polyèdre présent dans la célèbre gravure d'Albrecht Dürer, Melencolia (1514). La mélancolie kieferienne ne se situe pas tant dans le registre de la géométrie que dans celui du deuil : le deuil d'une culture entachée par l'instrumentalisation qu'en a donné le totalitarisme, le deuil d'une culture juive auquel vient s'ajouter une méditation sur la ruine comme principe de création. Cette question, que Kiefer inscrit dans notre présent collectif au travers de référents architectoniques mais aussi de la matière de ses oeuvres (le plomb, la cendre…), fait figure d'allégorie de la propre vanité de l'homme en général et de l'artiste en particulier. Visuel : © Anselm Kiefer.
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