Lu Chao | Black Light

Lu Chao

« Quand j’étais enfant, je prenais tous les jours le bus 217 pour aller a l’école. Etant tout petit, je me faisais écraser par la foule de grandes personnes qui me poussaient et il était souvent difficile de monter et de descendre. Ce genre de souvenir me revient souvent très clairement à l’esprit. De ce fait, j’ai toujours été très sensible aux foules de gens qui se bousculent, ces images de foule où la dépression, la vulnérabilité et l’impuissance m’ont toujours accompagné en grandissant. Dans le même temps, j’ai toujours aimé observer chaque personne essayant de s’insérer dans ces foules car je savais pertinemment que j’étais l’un d’eux, et regarder chacun de leur visage était semblable à me regarder moi-même. J’ai toujours pensé que chaque visage pouvait raconter une histoire, l’histoire d’une expérience récente ou encore un événement sur le point de se produire. (...) Bien que je veuille exprimer le poids et l’incertitude de la vie, j’ai toujours pensé que ce qui en constitue la partie la plus ardue, est aussi la plus merveilleuse. On pourrait considérer ce sentiment contraignant, voire désespérant. En réalité, il me remplit d’une infatigable curiosité pour l’avenir, et tout comme l’on admire la beauté du soleil illuminant une forêt luxuriante, une beauté plus mystérieuse émane aussi des zones restées dans l’ombre, car elles sont emplies d’une lumière noire comme le jais. » Lu Chao (mars 2016). Visuel : Black light, Lu Chao, 2015.